Stellantis compte produire le SUV chinois Leapmotor B10 en Espagne dès 2026. Selon plusieurs sources, ce véhicule électrique pourrait être rebadgé et intégré directement dans la gamme Opel. Une stratégie carrément surprenante pour contourner les taxes européennes et accélérer sur l'électrique.
Du Made in China assemblé en Espagne
L'alliance entre Stellantis et Leapmotor, dans lequel le groupe euro-américain détient 20%, est en passe de franchir une nouvelle étape. Après avoir pris en charge la distribution des modèles chinois T03 et C10 en Europe, Stellantis s'apprêterait à passer à la production locale. Le véhicule concerné est le B10, un SUV familial électrique.
Selon plusieurs sources, sa production serait prévue dès 2026 dans l'usine de Saragosse, en Espagne, un site qui assemble actuellement les Peugeot 208 et Opel Corsa. Cette manœuvre industrielle a un objectif très clair : contourner les droits de douane relevés par l'Union Européenne sur les véhicules électriques importés de Chine, tout en rendant le B10 éligible aux aides à l'achat locales.
Une Opel qui n'en est pas une ?
Le point le plus surprenant de ce projet n'est pas la production locale, mais bien l'intégration de ce modèle chinois au sein d'une marque historique du groupe. La rumeur insistante évoque un rebadging pur et simple : le Leapmotor B10 serait vendu directement sous le blason Opel. Ce serait une première en Europe pour un constructeur de ce calibre. L'intérêt pour Opel serait d'intégrer rapidement à sa gamme un véhicule électrique à la fois low-cost et technologiquement avancé. Le B10 dispose en effet d'une architecture logicielle centralisée et d'une conception Cell-to-Chassis, des technologies que les constructeurs occidentaux, Tesla mis à part, peinent encore à maîtriser.
Un casse-tête pour la gamme Opel
Si l'opportunité technologique et fiscale est évidente, l'intégration de ce B10 dans la gamme Opel pose quand même pas mal de questions sur son positionnement. Avec ses 4,51 mètres de long, ce SUV viendrait s'intercaler dans une offre déjà dense, entre le nouveau Frontera (4,39 mètres) et le Grandland (4,65 mètres). Le risque de cannibalisation interne est donc bien réel et la stratégie produit de Stellantis sur ce coup est franchement un peu confuse. Le prix devra être ajusté avec précision pour que ce modèle trouve sa place sans éclipser ses frères, eux aussi fraîchement lancés sur le marché de l'électrique.
On en dit quoi ?
Voir un véhicule conçu et développé en Chine arborer le logo d'une marque allemande historique aurait été impensable il y a quelques années. C'est aujourd'hui le reflet d'un vrai pragmatisme industriel. Stellantis semble prêt à sacrifier un peu de la pureté de la marque Opel sur l'autel de l'efficacité et de la vitesse. C'est un aveu que, pour rester compétitif sur le marché de l'électrique face aux nouveaux entrants, il faut adopter leurs méthodes : des plateformes low-cost mais high-tech. En intégrant le B10, Stellantis gagne du temps et de l'argent, mais prend le risque de brouiller son image. Vous en pensez quoi vous ?