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Prix, modèles, bonus CO2 : ce que la catégorie M1E va changer pour votre future voiture

Par Vincent Lautier - Publié le

La Commission européenne vient de préciser les contours de sa future catégorie M1E, destinée aux petites voitures électriques. On connaît désormais les critères exacts, le système de super-crédits CO2 et l'assouplissement de l'objectif 2035.

Prix, modèles, bonus CO2 : ce que la catégorie M1E va changer pour votre future voiture


Des critères plus généreux que prévu



Présentés cette semaine, les nouveaux détails du paquet automobile européen lèvent le voile sur la catégorie M1E. La limite de longueur est fixée à 4,2 mètres, bien plus généreuse que les 3,4 mètres des kei cars japonaises évoquées initialement comme référence. Ce seuil permet d'inclure non seulement les citadines du segment A, mais aussi la plupart des polyvalentes du segment B. Les Renault 5 et R4 E-Tech, Citroën ë-C3, Fiat Grande Panda, Peugeot e-208, ou les futures Volkswagen ID.Polo et Skoda Epiq seraient donc éligibles. Autre précision importante : Bruxelles s'engage à geler les exigences techniques pour cette catégorie pendant dix ans, évitant l'accumulation de nouvelles normes qui font habituellement grimper les prix.

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Le mécanisme des super-crédits CO2 dévoilé



On en sait désormais plus sur le fonctionnement des super-crédits. Chaque véhicule M1E produit dans l'Union européenne comptera pour 1,3 véhicule dans le calcul de la moyenne d'émissions du constructeur, contre 1 actuellement. Concrètement, vendre beaucoup de petites électriques européennes permettra d'abaisser plus facilement la moyenne de la gamme. Les voitures importées de Chine ou d'ailleurs ne bénéficieront pas de cet avantage, ce qui protège la production locale. La Commission espère que cette facilité de conformité incitera les constructeurs à proposer des tarifs plus agressifs, avec un objectif de prix affiché entre 15 000 et 25 000 euros.

L'objectif 2035 passe de 100 % à 90 %



En parallèle, on vous en a déjà parlé, l'Europe confirme renoncer à l'objectif de 100 % de véhicules zéro émission en 2035 pour le remplacer par 90 %. Cela correspond à environ 11 g de CO2/km pour les ventes neuves, contre 93,6 g aujourd'hui. Cette révision rouvre la porte aux hybrides rechargeables, aux prolongateurs d'autonomie et aux moteurs thermiques fonctionnant avec des carburants alternatifs après 2035. Les 10 % restants pourront être compensés par des crédits liés à l'acier bas carbone européen ou aux e-fuels et biocarburants. Le commissaire aux Transports Apostolos Tzitzikostas a salué une décision qui envoie un signal clair : d'autres technologies que le tout-électrique pourront rester sur le marché après 2035.

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On en dit quoi ?



Ces précisions montrent que Bruxelles a choisi une approche pragmatique pour relancer la petite voiture électrique européenne. Le seuil de 4,2 mètres est une bonne surprise qui élargit considérablement le nombre de modèles éligibles. Par contre, on peut se demander si les constructeurs joueront vraiment le jeu des volumes ou s'ils continueront à privilégier les marges avec les plus gros modèles. L'assouplissement de l'objectif 2035 à 90 % fait lui grincer des dents les défenseurs du climat, mais il offre une flexibilité probablement indispensable pour l'industrie.