Les Français lisent moins qu’il y a dix ans, mais pas forcément moins souvent. Si le format papier reste majoritaire, une étude commandée par le Centre national du livre (CNL) révèle une forte progression du livre numérique et de l’audio, en particulier chez les plus jeunes.
Lecture numérique : une adoption qui progresse, mais qui reste marginale
Actuellement, les Français lisent en moyenne 13 livres papier par an, un chiffre en baisse continue depuis dix ans. Pourtant, la lecture ne disparaît pas : le format numérique attire de plus en plus d’adeptes, même s’il reste un marché de niche.
D’après les données du CNL, 28 % des lecteurs utilisent une liseuse comme le Kindle d’Amazon ou le Kobo de Rakuten. En 2015, les Français ne lisaient que 2 livres numériques par an, contre 5 aujourd’hui. Si la croissance est nette sur une décennie, elle a toutefois marqué le pas entre 2023 et 2025.
Les hommes sont les plus nombreux à adopter cette pratique, et plus particulièrement les jeunes âgés de 15 à 34 ans, une génération plus familière des écrans et des contenus dématérialisés.
Le livre audio s’impose chez les jeunes lecteurs
Autre tendance notable : la forte progression du livre audio. 32 % des Français ont déjà écouté un livre audio, soit une hausse de 14 points par rapport à 2017. L’arrivée de Spotify sur le marché, en concurrence directe avec Audible (Amazon), a sans doute joué un rôle d’accélérateur.
Le livre audio séduit lui aussi en priorité les plus jeunes, qui apprécient le côté multitâche de ce format : écouter un roman tout en cuisinant, en conduisant ou même en scrollant sur un réseau social.
Des usages fragmentés, entre concentration et distraction
Le CNL note que cette évolution des pratiques s’inscrit dans un contexte où la lecture doit cohabiter avec d’autres sollicitations. Les écrans sont identifiés comme les premiers concurrents directs du livre : réseaux sociaux, messagerie instantanée, vidéos courtes… autant de distractions qui réduisent la capacité de concentration nécessaire à une lecture prolongée.
Pour les experts du secteur, la montée en puissance des formats audio ou visuels traduit une tendance de fond : adapter la lecture aux nouveaux rythmes numériques, quitte à renoncer à l’immersion traditionnelle.