Netflix s'invite à la Fête des Lumières de Lyon du 5 au 8 décembre 2025 avec une installation immersive inspirée de Stranger Things. Un mécénat de 152 000 euros qui fait grincer des dents l'opposition municipale, dénonçant une opération commerciale à peine déguisée sous le mandat d'un maire écologiste. La polémique tombe à quelques mois des municipales.
Une installation qui ne passe pas inaperçue
Place Sathonay, les visiteurs pourront plonger dans l'univers de Hawkins grâce à Stranger Lights, une expérience immersive mêlant néons et ambiance années 80. Le timing n'est pas anodin : la cinquième et dernière saison de la série Netflix vient de sortir, et la plateforme profite de l'événement qui attire chaque année plusieurs millions de visiteurs. La Ville de Lyon présente cette opération comme du mécénat, Netflix finançant l'artiste à hauteur de 152 000 euros sans que son logo n'apparaisse sur la place.
L'opposition crie au sponsoring déguisé
C'est Nathalie Perrin-Gilbert, ancienne adjointe à la culture et candidate aux municipales 2026, qui a ouvert le débat au conseil municipal du 20 novembre. Pour elle, il ne s'agit pas d'un mécénat mais d'une mise en avant commerciale pure et simple. L'élue Béatrice Gailliout a renchéri en pointant du doigt la première collaboration commerciale de ce niveau avec une entreprise américaine reconnue pour son optimisation fiscale. Nathalie Perrin-Gilbert a annoncé qu'elle saisirait le tribunal administratif et la préfecture, estimant que la ville s'expose à un risque juridique.
La mairie défend sa position
L'adjointe aux grands événements Audrey Hénocque a répliqué que les contreparties restent inférieures à 25% de la valeur du don, ce qui correspond bien à la définition légale du mécénat. Le maire Grégory Doucet a rappelé qu'il n'y aurait aucune publicité visible sur place et a cité un précédent : l'œuvre Pac-Man financée par Bandai Namco en 2017 n'avait suscité aucune polémique. Le contexte budgétaire pèse aussi dans la balance : avec 800 000 euros de moins cette année, la Fête des Lumières passe de 32 à 23 installations et doit multiplier les mécénats privés.
On en dit quoi ?
On voit bien que cette polémique tombe à pic, à quelques mois des municipales. Le fait que ce partenariat arrive sous un mandat écologiste avec une multinationale américaine ajoute un peu de sel à l'affaire, c'est vrai. Par contre, difficile de ne pas remarquer que Pac-Man avait eu droit au même traitement sans déclencher la moindre vague. La vraie question, c'est peut-être moins Stranger Things que le budget en berne qui oblige Lyon à tendre la main aux sponsors privés.