Après plus de 20 ans d’absence, le vol supersonique civil tente un retour. Boom Supersonic, une entreprise américaine, a réussi son premier vol supersonique avec son démonstrateur XB-1. Une première pour un avion non militaire depuis l’arrêt du Concorde en 2003. L’objectif de ce test ? Mettre en service un avion de ligne capable de voler à Mach 1.7 d’ici 2029. Sur le papier, c’est impressionnant. Mais entre les promesses et la réalité, il y a pas mal d’obstacles à franchir.
Boom
Pourquoi tout le monde ne vole pas déjà à Mach 2 ?
Le principe du vol supersonique est simple : dépasser la vitesse du son (soit environ 1 235 km/h). En théorie, ça permettrait de diviser le temps de vol par deux. Par exemple, un New York-Rome en 4h40 au lieu de 8h. Pratique.
Sauf que dans la réalité, le vol supersonique pose plusieurs problèmes. D’abord, il consomme énormément de carburant. Le Concorde, par exemple, était un vrai gouffre énergétique. Ensuite, il fait beaucoup de bruit, en particulier à cause du bang sonique. C’est ce phénomène qui a poussé les États-Unis à interdire les vols supersoniques au-dessus de leur territoire dans les années 70. Résultat : le Concorde n’a pu opérer que sur quelques routes transatlantiques.
Boom Supersonic a-t-il trouvé la solution ?
Boom Supersonic promet un avion plus économe et moins bruyant que le Concorde. Son futur modèle, l’Overture, devrait transporter entre 64 et 80 passagers à Mach 1.7. L’entreprise mise sur des matériaux plus légers comme la fibre de carbone et un moteur conçu pour fonctionner avec du carburant durable.
Autre argument : contrairement au Concorde, qui coûtait une fortune à exploiter, Boom assure que son avion sera rentable. Les compagnies aériennes y croient en tout cas : American Airlines, United Airlines et Japan Airlines ont déjà passé commande.
Mais restons prudents. Avant sa mise en service, le Concorde aussi avait suscité beaucoup d’enthousiasme. Au final, seuls 20 exemplaires ont été construits, et l’avion n’a jamais vraiment été rentable.
Un avenir encore incertain
Si les problèmes techniques peuvent être surmontés, reste une question : y a-t-il encore un vrai marché pour ce type d’avion ? À l’époque du Concorde, les hommes d’affaires voulaient traverser l’Atlantique en un clin d’œil pour des réunions. Aujourd’hui, avec le télétravail et les visioconférences, le besoin est moins évident.
Pour l’instant, le vol supersonique semble réservé aux ultra-riches. Mais si Boom parvient à rendre son avion moins polluant et plus abordable, qui sait ? Peut-être qu’un jour, on prendra tous l’avion à Mach 2. En attendant on va continuer à prendre le TER pour aller jusqu’à Limoges à vitesse raisonnable.
