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Elon Musk veut vraiment désorbiter l'ISS en 2027 !

Par Laurence - Publié le

Bien décidé à faire parler de lui jusqu'à Mars, Elon Musk vient en effet de faire savoir qu'il entendait avancer la désorbitation de la Station spatiale internationale (ISS) à 2027, soit trois ans plus tôt que le calendrier prévu par la NASA. Une annonce qui suscite de vives réactions, aussi bien chez les scientifiques que dans les cercles politiques.

ISS
Image Nasa


Accélérer la fin de l’ISS !



Déjà que sa côte de popularité n'était pas au beau fixe (mais il s'en moque), Elon Musk vient à nouveau de se fendre d'un message incendiaire : La Station spatiale internationale a atteint son objectif. Il n’y a que très peu d’utilité supplémentaire. En effet, il aimerait ramener l’ISS dans l’océan Pacifique dès 2027 -au lieu de 2030- et concentrer les efforts sur d’autres projets spatiaux, dont l’exploration de Mars.

Cette déclaration intervient alors que SpaceX, l’entreprise d’Elon Musk, collabore étroitement avec la NASA pour préparer la désorbitation sécurisée de la station. En effet, il y pense franchement depuis qu'il a récupéré le contrat. Toutefois, le CEO de SpaceX a insisté : Ma recommandation est de le faire le plus tôt possible. Je recommande 2 ans à partir de maintenant.



Un tollé général



Forcément, le message a du mal à passer, surtout que désormais Monsieur Musk a le pouvoir de faire bien des choses... Sa proposition a immédiatement provoqué une levée de boucliers dans le milieu scientifique. Jordan Bimm, historien de l’espace, a souligné l’importance cruciale de l’ISS pour les recherches sur les effets de la microgravité ! L’ISS nous fournit d’excellentes données sur la vie et le travail dans l’espace, qui s’appliqueront directement à nos projets de retour sur la Lune, puis sur Mars. Il serait dommage d’y mettre un terme pour une raison non pas technique, mais politique.

Autre montée au créneau : le sénateur républicain Ted Cruz a lui aussi réagi avec virulence, dénonçant les risques géopolitiques d’un retrait précipité de l’orbite basse (avec un argument plus souverain) : Avancer la désorbitation laisserait le champ libre à la Chine, creusant ainsi un fossé entre les États-Unis et nos partenaires.

Image Nasa
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Une manœuvre stratégique pour SpaceX ?



En y réfléchissant bien, Elon Musk n'a pas vraiment changé de stratégie. En effet, il est sensé récupérer des fonds publics. Or l’ISS coûte environ 3 milliards de dollars par an à la NASA (ce qui n'est pas tant que cela au vu des sommes astronomiques que l'on voit passer).

Ensuite, il voudrait préparer l’ère des stations spatiales privées. En avançant la désorbitation, Musk pourrait aussi accélérer la mise en œuvre du projet Commercial LEO Destinations de la NASA. Ce programme vise à remplacer l’ISS par des stations spatiales privées, permettant aux entreprises de maintenir une présence humaine en orbite.

Elon Musk veut vraiment désorbiter l'ISS en 2027 !


Il est évident qu'il a un intérêt tout particulier à accélérer les choses, puisque SpaceX, avec son vaisseau Starship, pourrait jouer un rôle clé dans cette nouvelle ère, avec une capacité opérationnelle dès 2027 — coupant ainsi l’herbe sous le pied de ses concurrents, encore tournés vers l’horizon 2030.

Cette sortie médiatique d’Elon Musk complique également la tâche du futur patron de la NASA, Jared Isaacman -qui se trouve être un proche d'Elon Musk, désigné par Donald Trump. Alors qu’il est actuellement auditionné par les sénateurs avant son investiture, cette proposition risque de le placer dans une situation délicate, renforçant l’idée que l’avenir de l’agence pourrait être influencé par les ambitions du patron de SpaceX.

Depuis 1998, cinq agences spatiales, la CSA (Agence spatiale canadienne), l'ESA (Agence spatiale européenne), la JAXA (Agence japonaise d'exploration aérospatiale), la NASA (National Aeronautics and Space Administration) et la State Space Corporation Roscosmos, ont exploité la Station spatiale internationale avec chaque agence responsable de la gestion et du contrôle du matériel qu'elle fournit. La station a été conçue pour être interdépendante et dépend des contributions de l'ensemble du partenariat pour fonctionner. Les États-Unis, le Japon, le Canada et les pays participants de l'ESA se sont engagés à exploiter la station jusqu'en 2030. La Russie s'est engagée à poursuivre les opérations de la station au moins jusqu'en 2028. La désorbitation sûre de la Station spatiale internationale relève de la responsabilité des cinq agences spatiales.