Le lancement repoussé de certaines fonctionnalités d’IA pourrait coûter plus cher que prévu à Apple. Un cabinet d’avocats spécialisé dans les recours collectifs liés aux valeurs mobilières vient d'annoncer qu’il allait enquêter sur une possible violation des lois fédérales américaines sur la sécurité financière en lien avec... le report d’Apple Intelligence sur iPhone et Siri.
De fausses promesses ?
Il y a presqu'un an, à la WWDC 2024, Apple avait présenté Apple Intelligence et la nouvelle version de Siri comme des piliers majeurs de l’iPhone 16. Mais en mai 2025, après de mois de reports, elle a officiellement reconnu que plusieurs fonctionnalités ne seraient finalement disponibles qu’en 2026, notamment la capacité de Siri à répondre de manière contextuelle en exploitant les données personnelles de l’utilisateur, ou à interagir plus intelligemment avec les applications.
À la suite de cette annonce, le cours de l’action Apple a chuté significativement. Morgan Stanley a aussitôt révisé son objectif de prix à la baisse, évoquant des inquiétudes sur les ventes d’iPhone à venir. Dans ces conditions, le cabinet d’avocats estime que ce retard pourrait affecter négativement les cycles de renouvellement de l’iPhone pour les années 2025 et 2026.
Le spectre de la crise de l'iPhone
Mais le cabinet Bronstein, Gewirtz & Grossman n’en est pas à son premier litige contre Apple. En 2019, le cabinet avait déjà ouvert une enquête similaire après la révision surprise des prévisions de bénéfices par Tim Cook pour le trimestre des fêtes. Aucune action en justice n’avait alors été lancée, faute de preuves suffisantes.
Cette fois, l’enquête porte sur la possibilité qu’Apple ait sciemment mis en avant l’iPhone 16 avec des promesses fonctionnelles qu’elle savait irréalisables dans les délais annoncés. Une telle pratique pourrait, selon le cabinet, constituer une violation des lois fédérales sur les valeurs mobilières, en particulier si cela a induit en erreur les investisseurs.
Le message est assez clair !
Appel à témoins !
Dans son communiqué, le cabinet d’avocats invite les actionnaires ayant acheté des titres Apple -ou toute personne ayant connaissance d’éléments pertinents- à se manifester. Oui c'est bel et bien un appel à témoins afin de savoir si un procès a ses chances d'aboutir. Il s’agit de déterminer si des éléments internes chez Apple montraient déjà des retards inévitables, alors que l’entreprise poursuivait ses campagnes marketing autour d’Apple Intelligence.
Un recours collectif distinct avait déjà été déposé en mars 2025 autour du même sujet, reprochant à Apple d’avoir mis en avant des fonctionnalités qui n’étaient pas encore disponibles. Ce recours a toutefois été jugé peu recevable juridiquement, les communications d’Apple précisant que certaines fonctionnalités seraient lancées ultérieurement.
Un contexte boursier sous tension
À noter que cette enquête intervient dans un climat déjà tendu pour Apple sur les marchés financiers. En mars 2025, l’annonce par Donald Trump de droits de douane réciproques a fait chuter le cours de l’action bien en dessous des 200 dollars, un niveau que Morgan Stanley avait présenté comme un seuil de soutien technique.
Si l’enquête de Bronstein, Gewirtz & Grossman devait déboucher sur une action en justice, Apple pourrait faire face à une nouvelle bataille juridique des plus sensibles, et ce, en sus des défis techniques liés à la mise en œuvre d’Apple Intelligence.