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La Chine va produire une puce qui ne se contente pas de 0 et de 1, et c’est très important

Par Vincent Lautier - Publié le

La Chine lance la production de masse de la première puce IA non binaire au monde. Elle combine logique binaire et probabiliste pour dépasser les limites classiques des semi-conducteurs. Le tout dans un contexte de contournement des restrictions américaines sur les composants critiques.

La Chine va produire une puce qui ne se contente pas de 0 et de 1, et c’est très important


Un nouveau paradigme pour l’IA embarquée



La Chine vient d’entrer dans l’histoire des semi-conducteurs avec le lancement de la première production industrielle d’une puce IA non binaire. Mise au point par l’équipe du professeur Li Hongge, à l’université Beihang de Pékin, cette puce repose sur une logique hybride associant traitement binaire et probabiliste.

En clair, on quitte le tout 0/1 pour une logique mathématique mieux adaptée aux environnements bruités et contraints, comme les cockpits d’avion ou les systèmes d’affichage industriels. Surtout, cette technologie permet à la Chine de s’affranchir des composants sous embargo américain.

Contourner les limites de l'informatique classique



Deux verrous freinent les architectures actuelles : le “mur de la puissance” et le “mur de l’architecture”. Le premier découle de la gourmandise énergétique des traitements binaires à grande échelle. Le second provient de l’incompatibilité des nouvelles architectures avec les standards CMOS existants.

La réponse de Li : le système HSN (Hybrid Stochastic Number), une approche qui fusionne logique déterministe et stochastique (on vous apprend un nouveau mot, là) pour gagner en tolérance aux fautes tout en limitant les besoins matériels.

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Une conception low-tech mais stratégique



Contrairement aux efforts occidentaux qui misent sur la finesse de gravure, la puce chinoise s’appuie sur des procédés matures en 110 nm et 28 nm, fournis par SMIC. Cela lui permet de rester compatible avec les chaînes de production existantes, tout en échappant aux sanctions américaines.

En plus du HSN, la puce embarque des algorithmes de calcul en mémoire, ce qui réduit les échanges énergivores entre processeur et RAM, et adopte une architecture SoC capable de traiter plusieurs tâches simultanément.

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Premiers usages possibles



Déjà intégrée dans des systèmes de contrôle intelligents (affichage, interaction tactile, navigation aérienne), la puce montre une bonne résilience au bruit et une latence maîtrisée à l’échelle de la microseconde.

Prochaine étape pour l’équipe de Beihang : le développement d’une ISA dédiée pour étendre ces performances au traitement vocal, à la vision par ordinateur et à l’accélération des modèles IA de grande taille.

On en dit quoi ?



Tout cela est complexe, mais vous saisissez l’idée générale. Cette puce pourrait rebattre les cartes du design matériel, en misant sur la sobriété plutôt que sur la puissance brute. C’est aussi une façon pour la Chine de réduire un peu sa dépendance aux Américains, en jouant la carte de l’innovation et du pas de côté. Quel regard portez-vous sur ce genre d’innovations ?


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