La plateforme X a donc choisi une ligne de conduite ferme face aux autorités françaises. Dans un communiqué publié ce jour, elle annonce qu’elle ne fera pas droit aux demandes du parquet de Paris, concernant l’accès à certaines données internes.
Le réseau justifie ce refus par sa volonté de défendre les droits de ses utilisateurs, préserver leur confidentialité et faire barrage à ce qu’il qualifie de censure politique.
Accusé de modifier son algorithme et d'exploiter illicitement des données
La semaine dernière, on apprenait l'ouverture d'une enquête pénale par la section cybercriminalité du parquet de Paris. Celle-ci entend déterminer si X aurait intentionnellement modifié son algorithme afin d’influer sur le débat public en France, dans le cadre de potentielles manœuvres d’ingérence étrangère.
Des investigations menées par la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) portent également sur des soupçons d’extraction illégale de données, commise en bande organisée. Pour l’heure, l’infraction spécifique d’ingérence étrangère -prévue par une loi adoptée en juillet 2024- n’a pas été retenue, mais pourrait l’être en cours de procédure.
L’affaire trouve son origine dans deux signalements reçus le 12 janvier dernier, dont celui d’Éric Bothorel, député Renaissance des Côtes-d’Armor et spécialiste des questions numériques. Celui-ci exprimait ses vives inquiétudes quant aux changements récents dans les mécanismes de recommandation de X et l’influence exercée sur sa gouvernance depuis l’arrivée d’Elon Musk en 2022.
X dénonce une procédure partiale !
La plateforme n’a pas hésité à mettre en cause la composition des experts impliqués dans l’enquête, pointant notamment la présence de David Chavalarias, connu pour ses prises de position critiques contre Elon Musk. Selon X, ce dernier aurait conduit la campagne Escape X (ex-HelloQuitteX), incitant les internautes à quitter la plateforme.
Le réseau ne mâche pas ses mots, évoquant la participation de personnalités ouvertement hostiles [qui] interroge sur l’impartialité et les intentions réelles de la procédure, ou encore une procédure dont l’issue est connue d’avance ne peut être qualifiée d’équitable.
Le post -assez long- se dit sceptique sur les préjugés et la neutralité de la procédure : La participation de ces individus soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’impartialité, l’équité et les motivations politiques de l’enquête, pour le dire avec indulgence.”
Un contexte judiciaire explosif
Pour X, cette enquête constitue une atteinte grave au droit à un procès équitable, mais également à la liberté d’expression et au respect de la vie privée des utilisateurs du réseau. Des valeurs prônées par Elon Musk (quand ça l'arrange, il faut le reconnaitre) depuis des années maintenant.
La plateforme récuse toute manipulation délibérée de son algorithme et tout usage frauduleux des données hébergées sur sa plateforme. Elle affirme qu’elle continuera à résister aux pressions politiques tout en protégeant sa communauté.