Accusé en 2023 d’avoir enfreint la loi fédérale après un email menaçant envoyé aux employés d’Apple, Tim Cook vient d’être blanchi. L’US National Labor Relations Board (NLRB) a décidé d’abandonner les poursuites contre le patron d’Apple, ainsi que plusieurs autres plaintes visant la firme de Cupertino.
Petit rappel de l'histoire
L’affaire remonte à 2021. À la suite de fuites internes portant sur des sujets sensibles — dont l’équité salariale et la loi texane sur l’avortement —, Tim Cook avait envoyé un email à l’ensemble du personnel. Le ton était inhabituellement sévère : Les personnes qui divulguent des informations confidentielles n’ont pas leur place ici. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour identifier ceux qui ont fuité.
L’année suivante, l’ancienne employée Ashley Gjovik a saisi la NLRB, estimant que ce message, combiné aux règles de confidentialité présentes dans le règlement interne d’Apple, ne respectait pas le droit du travail fédéral. Le tout sur fond du mouvement #AppleToo. Elle citait notamment des restrictions empêchant les employés de discuter avec les médias, de révéler la rémunération de leurs collègues ou de poster des messages jugés impolis sur les réseaux sociaux.
En janvier 2023, Bloomberg révélait que l’agence fédérale considérait effectivement ces règles contraires à la législation et avait transmis l’affaire à des juges administratifs.
Deux ans plus tard, le dossier vient de se refermer. Comme l’a rapporté Bloomberg, la NLRB a retiré l’ensemble des accusations contre Tim Cook. L’agence abandonne également plusieurs autres allégations, dont celles portant sur le licenciement de l’activiste Janneke Parrish, les règles de confidentialité d’Apple et des soupçons de surveillance des employés.
Dans une lettre adressée à l’avocat de Janneke Parrish, la NLRB indique avoir soigneusement enquêté et considéré les faits, avant de conclure que nombre de plaintes devaient être rejetées.
Un revirement politique ?
Ce changement de cap coïncide avec une réorganisation interne de l’agence. Depuis le remplacement de la procureure Jennifer Abruzzo — nommée sous l’administration Biden — par William Cowen, choisi par Donald Trump, la NLRB réduit la portée de plusieurs enquêtes, tout en poursuivant d’autres dossiers emblématiques contre Amazon et Grindr.
Pour Tim Cook et Apple, cette décision met fin à un long feuilleton judiciaire. Mais elle relance aussi les débats sur la capacité de la NLRB à défendre les droits des employés dans un contexte de forte polarisation politique aux États-Unis.