Le National Labor Relations Board (NLRB), l’agence fédérale américaine chargée de faire respecter les droits des salariés, a récemment suspendu indéfiniment deux procédures judiciaires engagées contre Apple. Cette décision fait suite à la nomination -controversée- d’une ex d’Apple, Crystal Carey, au poste de conseillère juridique au sein du NLRB.
Un revirement inattendu dans des affaires très médiatisées
Les deux plaintes concernées sont celles déposées par Janneke Parrish, ex-chef de projet chez Apple, et la célèbre Cher Scarlett, ex ingénieur logicielle, toutes deux connues pour avoir participé au mouvement de contestation interne #AppleToo, qui visait à dénoncer les conditions de travail au sein de l’entreprise.
Le NLRB avait précédemment soutenu plusieurs accusations contre Apple, au niveau de ses pratiques RH, notamment des interrogatoires pour déterminer l’appartenance syndicale et des restrictions illégales à l’utilisation des réseaux sociaux par ses employés. Mais, selon le Financial Times, l’agence a récemment informé Parrish et Scarlett que leurs audiences prévues étaient suspendues sine die, dans l’attente d’un nouvel examen juridique par la division des conseils internes du NLRB.
Une nomination qui soulève des inquiétudes sur l’impartialité
Ce report intervient après la nomination de Crystal Carey, jusqu’ici travaillant chez Cupertino, au poste de general counsel du NLRB. Aucun commentaire officiel n’a été émis à ce jour par l’agence, par Apple ou par la Maison Blanche, concernant cette désignation ou son impact potentiel sur les dossiers en cours.
Janneke Parrish a toutefois exprimé ses doutes quant à l’impartialité du processus. Dans une déclaration publique, elle déclare : Je crains pour l’avenir des droits des travailleurs, et pour la capacité de tout salarié à obtenir un procès équitable sous cette administration.
Notons que Jennifer Abruzzo -qui occupait précédemment ce poste de general counsel au sein du NLRB, avait été démise de ses fonctions par le président Trump un peu plus tôt cette année. Son successeur par intérim, William Cowen, avait depuis annulé plusieurs de ses décisions antérieures, marquant un changement de cap dans les priorités de l’agence.
À noter qu’une troisième personne, Ashley Gjovik, également ex salariée d’Apple, a indiqué que sa propre affaire est toujours programmée pour une audience en août 2025, et ne serait pas concernée à ce stade par ces suspensions.