SpaceX vient de boucler son 100e lancement Starlink pour 2025, confirmant une cadence industrielle que personne ne peut suivre. Mais Elon Musk voit déjà plus loin : il suggère de transformer les futurs satellites Starlink V3 en data centers orbitaux, utilisant les liaisons laser pour créer un réseau de calcul dans l'espace.
Une cadence de lancement devenue industrielle
Le 100e lancement Starlink de 2025 a décollé de Californie ce 31 octobre, et c’était également la 15e mission orbitale pour le seul mois d'octobre. Cette mission, baptisée Starlink 11-23, a ajouté 28 satellites V2 Mini à la constellation, portant le total en orbite à plus de 8 800 appareils. Le rythme est devenu totalement industriel : SpaceX enchaîne désormais les missions Starlink environ toutes les 48 heures et a récemment battu un record de remise en état d'un pas de tir à Vandenberg, en seulement 2 jours et 10 heures. Preuve de cette réutilisation intensive, le vol a été assuré par le booster B1063, le plus ancien de la flotte encore en service, qui bouclait dans la foulée son 29e vol.
L'ambition de Musk : des data centers en orbite
Alors que la constellation de base est quasi achevée, Elon Musk a déjà évoqué l'étape suivante. Il suggère que SpaceX pourrait transformer ses satellites en data centers orbitaux. L'idée serait de simplement mettre à l'échelle les satellites Starlink V3, bien plus gros, pour y intégrer de la capacité de calcul. Des clients pourraient alors se connecter à distance pour exécuter des tâches lourdes, comme l'entraînement de modèles d'intelligence artificielle. Ce plan s'inscrit dans un objectif de délocalisation des data centers IA, très énergivores, dans l'espace pour limiter leur impact environnemental sur Terre.
Le Starship et les lasers comme clés de voûte
Ce projet dépend de deux briques technologiques. D'abord, la taille : les futurs V3 pourraient peser jusqu'à 2 000 kg (contre environ 800 kg pour les V2 Mini actuels) et nécessiteront le lanceur géant Starship, toujours en phase de test.
L'autre élément crucial est la connectivité. Musk met en avant les liaisons laser à haut débit, déjà présentes sur les satellites actuels. Celles-ci permettent aux satellites de communiquer entre eux à 200 Gbps, créant un véritable réseau maillé de type mesh dans l'espace, indépendant des stations au sol. C'est cette infrastructure qui serait essentielle pour connecter ces futurs data centers volants.
On en dit quoi ?
La domination de SpaceX sur l'internet satellitaire n'est plus un sujet. Ils ont gagné. Pendant que le Projet Kuiper d'Amazon est encore au ralentit et que OneWeb, après sa faillite, tente péniblement de survivre, SpaceX a déployé plus de 2 500 satellites rien qu'en 2025. L'entreprise ne gagne plus la course, elle la survole.
L'idée des data centers orbitaux montre qu'Elon Musk pense déjà à la guerre d'après : non plus celle de la connectivité, mais celle de l'infrastructure de calcul. Alors que des startups comme Starcloud prévoient de lancer un seul GPU Nvidia H100 sur un Falcon 9, Musk semble prêt à court-circuiter tout le monde en intégrant cette fonction nativement dans sa méga-constellation.