Et si le prochain iPhone pouvait capter la 5G depuis l’espace ? D’après The Information, Apple et SpaceX pourraient bientôt collaborer pour amener la connectivité satellite à un nouveau niveau. Après la messagerie d’urgence introduite avec l’iPhone 14, Cupertino chercherait à étendre la couverture 5G via satellites Starlink, et le futur iPhone 18 Pro serait le premier à en bénéficier.
Apple, Globalstar… et bientôt SpaceX ?
Depuis 2022, les iPhone 14 et modèles ultérieurs peuvent contacter les secours via la fonction SOS d'Urgence par satellite, un service reposant sur les satellites de Globalstar. Apple détient aujourd’hui 85 % de la capacité de ce réseau, et finance en partie son infrastructure.
Mais selon les informations de Aaron Tilley et Wayne Ma, cette dépendance pourrait bientôt changer. SpaceX — qui développe son propre réseau orbital via Starlink — travaillerait désormais à intégrer la même bande de fréquences utilisée par Apple et Globalstar dans ses prochains satellites. Ainsi, les futurs satellites Starlink pourraient devenir compatibles avec les iPhone, sans qu’Apple ait à changer de fournisseur.
Le rachat de Globalstar dans le viseur
En outre, James Monroe, président de Globalstar, aurait discuté d’une vente potentielle de l’entreprise pour 10 milliards de dollars. Une telle transaction pourrait rebattre les cartes entre Apple, Globalstar et SpaceX.
Toujours selon The Information, cette vente indiquerait que les deux partenaires actuels cherchent à gagner en indépendance l’un vis-à-vis de l’autre. Cupertino, de son côté, pourrait préférer une approche plus flexible, voire multisatellite, plutôt que de dépendre d’un seul acteur. Or, SpaceX, avec son immense constellation de satellites Starlink déjà opérationnels, apparaît comme le partenaire idéal pour un déploiement global de la 5G satellite.
Vers une 5G sans tour de réseau
Le média indique qu’Apple prévoit d’ajouter dès l’an prochain une compatibilité 5G avec les réseaux non terrestres, autrement dit ceux reposant sur des constellations satellitaires. Ce changement nécessiterait évidemment une évolution matérielle au niveau du modem et des antennes, ce qui expliquerait pourquoi cette innovation serait réservée à l’iPhone 18 Pro et, probablement, à l’Apple Watch Ultra 4.
La prise en charge de la 5G satellite nécessiterait plusieurs adaptations : • Un modem compatible NTN (Non-Terrestrial Networks), déjà en cours de développement chez Qualcomm. • Des antennes à large bande capables de capter des signaux à faible puissance depuis l’orbite basse. • Une gestion logicielle spécifique pour basculer entre réseau terrestre et satellite sans interruption.
Jusqu’ici, les services satellitaires d’Apple restaient limités à la communication d’urgence, sans véritable connexion internet. Avec la 5G satellite, il serait théoriquement possible de naviguer, envoyer des messages ou synchroniser des données depuis n’importe où, même en pleine mer ou dans le désert.
De son côté, SpaceX multiplie les accords pour développer sa technologie direct-to-cell, qui permet aux smartphones standards de se connecter directement aux satellites Starlink, sans matériel spécifique. En septembre, la société d’Elon Musk a d’ailleurs racheté pour 17 milliards de dollars de spectre à EchoStar, précisément pour renforcer cette connectivité cellulaire par satellite.
Elle collabore déjà avec T-Mobile aux États-Unis sur le projet T-Satellite, destiné à offrir un réseau basique pour les appels et SMS dans les zones non couvertes par les tours terrestres. L’arrivée d’Apple dans cette équation donnerait à SpaceX une portée mondiale immédiate grâce à des millions d'iPhone.
Une alliance de poids stratégique
Jusqu’ici, Apple avait refusé de confier ses services satellitaires à SpaceX, préférant le contrôle plus discret offert par Globalstar. Mais la perspective d’une 5G orbitale change la donne. D’autant que les deux entreprises partagent des ambitions similaires : maîtriser l’expérience utilisateur de bout en bout, qu’il s’agisse du matériel, du réseau ou du service. Au delà, cela voudrait aussi dire que les zones blanches deviendraient virtuellement inexistantes, et les opérateurs mobiles pourraient se transformer en simples agrégateurs de connectivité.