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Game over : journée de grève générale dans l’industrie du jeu vidéo !

Par Laurence - Publié le

Pour la première fois, les travailleurs du jeu vidéo en France sont appelés à faire grève ce jeudi. Un mouvement historique organisé par le Syndicat des Travailleurs du Jeu Vidéo (STJV) pour dénoncer les licenciements massifs, les conditions de travail dégradées et le manque de transparence des entreprises.

Grève jeux vidéo Ubisoft


Une mobilisation nationale et internationale



Des rassemblements sont prévus dans près d’une dizaine de villes françaises, notamment à Paris, Bordeaux et Rennes. Le mouvement s’étend même à l’international, avec des syndicats étrangers rejoignant l’appel, notamment au studio Ubisoft de Barcelone. On s’attend à une mobilisation plutôt importante, explique Vincent Cambedouzou, délégué du STJV chez Ubisoft Paris, qui espère voir plusieurs milliers de manifestants.

Dans une industrie qui emploie entre 12 000 et 15 000 personnes en France, la colère monte face à la multiplication des licenciements, aux conditions de travail difficiles et à un manque de clarté sur la gestion financière des entreprises.

Game over : journée de grève générale dans l’industrie du jeu vidéo !


Après un boom lié aux confinements, le secteur du jeu vidéo traverse depuis deux ans une période de reflux, avec des vagues de licenciements et des fermetures de studios. Au des réorganisations successives, les salariés estiment faire les frais d'une mauvaise stratégie ! Il y a des gens qui prennent les pires décisions et mettent notre industrie dans cet état. Ensuite, on nous demande de payer l’addition.

Le géant Ubisoft -qui emploie près de 18 000 personnes dans le monde- a récemment fait face à une contestation massive. En octobre, près d’un millier de salariés ont protesté contre un changement de politique sur le télétravail. L’éditeur doit d’ailleurs annoncer aujourd'hui ses résultats financiers du troisième trimestre, qui s’annoncent en dessous des prévisions.

D’autres studios français sont également en difficulté. Ainsi, Don’t Nod (créateurs de Life is Strange) a vu ses employés faire grève après l’annonce de 69 suppressions de postes. Spiders et Kylotonn (propriétés de Nacon) ont connu des mouvements sociaux en septembre contre la charge de travail excessive et les risques de burn-out.



Des conditions de travail dénoncées



Au-delà de la crise économique, cette grève vise également à dénoncer les dérives internes du secteur. Le STJV a récemment relayé de nombreux témoignages anonymes, mettant en lumière des ambiances de travail toxiques et des problèmes de sexisme au sein des entreprises.

Game over : journée de grève générale dans l’industrie du jeu vidéo !


SI le mouvement peut étonner dans un milieu longtemps dépeint comme bon enfant, il n'en est rien. Les employés du jeu vidéo réalisent aujourd’hui qu’ils sont des ouvriers comme les autres, avec des conditions de travail parfois précaires et des perspectives d’avenir incertaines.

Aussi d'un désert syndical il y a quelques années, le secteur serait désormais l'un des plus syndiqués. Créé en 2017, le STJV gagne du terrain : le syndicat compte bientôt 1 000 adhérents, une augmentation exponentielle qui illustre malheureusement la grogne croissante des salariés. Cette première journée de grève marque peut-être un tournant pour l’industrie française du jeu vidéo, qui devra désormais composer avec une mobilisation de plus en plus structurée.