Le jeu vidéo No Mercy a été retiré des plateformes comme Steam après un tollé mondial. Accusé de promouvoir des violences sexuelles et de l’inceste, il a suscité de nombreuses réactions politiques et sociales. Nous avons testé le jeu qui est apparu sur de nouvelles plateformes illégales, et c’est effectivement très malsain.
Un jeu controversé rapidement retiré
Sorti le 22 mars 2025 sur la plateforme Steam, No Mercy, une sorte de roman visuel 3D pour adultes, a été rapidement retiré à la suite de vives critiques. Dans ce jeu, le joueur incarne un homme appelé à devenir le cauchemar de chaque femme, avec pour mission de les soumettre, en ignorant tout consentement. Le scénario met en scène des actes de viol, d’inceste et de domination masculine. On a effectivement pu tester le jeu, et au bout de quelques minutes à devoir abuser sexuellement notre belle-mère, on a fini par couper le truc. Ce contenu a été jugé, à juste titre, profondément choquant par les utilisateurs comme par les autorités de plusieurs pays.
Réactions politiques et mobilisation citoyenne
Alertés par les internautes, des responsables politiques au Royaume-Uni, au Canada et en Australie ont exigé le retrait immédiat du jeu. Peter Kyle, secrétaire britannique à la technologie, a dénoncé un contenu illégal, tandis que la ministre de l’Intérieur Yvette Cooper a rappelé que de telles productions violent les lois en vigueur. Une pétition lancée par l'organisation australienne Collective Shout a récolté plus de 60 000 signatures en deux jours. Sur TikTok, de nombreux utilisateurs ont appelé à signaler le jeu massivement.
Défense maladroite du développeur
Le 10 avril, face à l’ampleur de la polémique, le studio Zerat Games a annoncé la suppression de No Mercy de Steam, d’abord dans certains pays, puis globalement. Tout en présentant ses excuses, l’éditeur a tenté de justifier son œuvre en évoquant des fétichismes et en appelant à plus de tolérance, déclarant qu’il ne s’agissait que d’un jeu. Cette position a été largement critiquée, notamment par l'association Women in Games, qui dénonce la banalisation de la violence sexuelle dans l’industrie vidéoludique.
Un cas révélateur des limites de Steam
Cette affaire relance le débat sur la modération des contenus sur Steam, propriété de Valve. Bien que les jeux pour adultes soient autorisés, la plateforme ne requiert pas toujours de classification par des organismes comme PEGI. No Mercy n’a d’ailleurs pas été évalué avant sa mise en ligne. Ce cas est un bon exemple de la présence de jeux à caractère sexuel ou misogyne sur la plateforme, parfois publiés dans le but de provoquer ou d’attirer l’attention à moindre coût. Il interroge aussi la responsabilité des plateformes face aux contenus qu’elles hébergent.