La start-up française Mistral AI vient de dévoiler aujourd'hui son premier bilan détaillé des émissions de CO₂ liées à l’entraînement et à l’usage de ses modèles d’intelligence artificielle. Cette démarche pionnière a été saluée par les experts, à l’heure où l’opacité des acteurs de l’IA face à leur empreinte environnementale est de plus en plus critiquée.
Un secteur sous pression environnementale
Avec la montée en puissance des modèles d’IA générative, la question de leur impact écologique est devenue incontournable. Entraîner des modèles de grande taille consomme d’énormes quantités d’énergie, mobilise des data centers gourmands en électricité et nécessite des infrastructures matérielles intensives en ressources.
Audrey Herblin-Stoop, vice-présidente de Mistral AI, le reconnaît : on ne peut pas ignorer les enjeux climatiques d’une industrie dont tout le monde sait qu’elle a un impact environnemental.
Image Arcep
Une démarche pionnière
Ce premier bilan environnemental ne se limite pas à une simple communication : Mistral AI s’est entourée de l’Ademe (Agence de la transition écologique) et du cabinet Carbone 4 pour réaliser une évaluation rigoureuse de l’empreinte carbone, de la consommation d’eau et des matériaux mobilisés par l’entraînement d’un de ses grands modèles linguistiques.
Cette collaboration veut garantir une méthode stricte pour l'établissement de son bilan. Mais pour le moment, cette démarche est un peu solitaire car de nombreuse entreprises du secteur restent floues sur ces indicateurs clés. Avec cette initiative, Mistral AI entend poser un nouveau standard dans l’industrie de l’IA en matière de transparence environnementale.
La start-up plaide pour des bilans publiés de manière systématique et comparable entre les acteurs du secteur. Un message adressé notamment aux géants américains du secteur, critiqués par des ONG et des chercheurs pour leur manque de communication sur l’impact écologique réel de leurs activités.
Vers un cadre de référence pour mesurer l’impact de l’IA
L’étude publiée par Mistral AI vise aussi à encourager la création d’un cadre harmonisé, permettant de comparer de manière claire les bilans environnementaux des différents modèles IA. Cette approche pourrait ainsi mieux informer les décideurs publics, les entreprises clientes et les utilisateurs finaux, de plus en plus sensibles à l’empreinte écologique des services numériques qu’ils consomment.