Valve et Epic Games s'affrontent sur la transparence des contenus générés par intelligence artificielle dans les jeux vidéo. Le patron d'Epic juge le label inutile, un artiste de Valve lui répond que c'est comme vouloir supprimer les listes d'ingrédients sur les produits alimentaires.
Un label obligatoire depuis janvier 2024
Depuis janvier 2024, Steam exige des développeurs qu'ils déclarent l'utilisation d'IA générative dans leurs jeux. La plateforme distingue deux catégories : le contenu pré-généré, créé pendant le développement et intégré aux fichiers du jeu, et le contenu généré en direct, produit à la volée pendant que le joueur est en partie. Cette information apparaît directement sur la page du magasin, avec une description expliquant comment l'IA a été utilisée. En juillet 2025, environ 7 % des jeux sur Steam affichaient ce type de divulgation. Des titres comme Arc Raiders, The Finals ou Call of Duty Black Ops 7 ont déjà adopté cette transparence.
Tim Sweeney critique un label "sans intérêt"
On vous en avait parlé, le PDG d'Epic Games, Tim Sweeney, a publiquement critiqué cette approche fin novembre 2025. Selon lui, le label Made with AIn'a aucun sens car l'intelligence artificielle sera bientôt impliquée dans pratiquement toute la production de jeux vidéo. Il estime que ce type d'étiquetage serait pertinent pour les expositions d'art ou les marchés de licences numériques, mais pas pour les boutiques de jeux. Sans surprise, l'Epic Games Store ne propose aucun équivalent de ce label. Sweeney prédit que cette mention deviendra bientôt implicite pour la quasi-totalité des productions.
Valve répond par la voix d'un artiste
Ayi Sanchez, artiste chez Valve ayant travaillé sur le remake de Train dans Counter-Strike 2, a défendu la politique de Steam. Il compare le label IA aux listes d'ingrédients sur les produits alimentaires : les consommateurs ont le droit de savoir ce qu'ils achètent. Sa réponse est directe : les seules personnes qui craignent cette transparence sont celles qui savent que leur produit est bâclé. Il va plus loin en qualifiant l'IA générative de technologie reposant sur le blanchiment culturel, la violation de propriété intellectuelle et la production de contenu médiocre.
On en dit quoi ?
Le débat est intéressant car il oppose deux visions du marché du jeu vidéo. D'un côté, la transparence pour le consommateur qui veut savoir ce qu'il achète. De l'autre, l'idée que l'IA va devenir si omniprésente que le label perdra tout sens. Force est de constater que la communauté Steam semble plutôt du côté de Valve, à en juger par l'existence d'extensions comme AI Warning for Steam qui alertent les joueurs. Reste à voir si Epic finira par proposer son propre système de divulgation quand la pression des joueurs se fera sentir.