Alors que les relations entre les USA et la Chine semblent se stabiliser, quelques informations viennent de fuiter gentiment sur internet. On apprend que le président Trump et Tim Cook auraient des échanges réguliers, entretenant une relation assez flou entre pouvoir politique et puissance technologique, avec en toile de fond des milliards de dollars en jeu.
Des appels réguliers, un impact flou mais stratégique
Depuis plusieurs mois, les échanges téléphoniques entre les deux hommes se sont multipliés, installant apparemment une certaine routine. Si les contenus restent secrets, ils semblent avoir servi à maintenir Apple dans les bonnes grâces de la Maison-Blanche, alors que les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine ne cessent de fluctuer.
La dernière annonce au niveau des droits de douane illustre bien cette situation assez ambivalente. Alors que de nombreuses entreprises technologiques américaines pourraient être touchées, Apple semble plutôt épargnée pour le moment. Exactement comme lors du premier mandat...
La taxe Trump va-t-elle vraiment coûter 900 millions de dollars ?
Lors des derniers résultats, Tim Cook a avancé la somme énorme (et a minima) de 900 millions de dollars en coûts à imputer sur le prochain trimestre. Selon CNBC, Donald Trump a évoqué un appel récent avec le CEO juste après la publication des taxes dites réciproques.
Il a simplement indiqué que Tim Cook allait équilibrer les chiffres (even up the numbers), une phrase aussi vague qu’intrigante. Certains y voient un signe que les pertes potentielles estimées à 900 millions de dollars sur le trimestre de juin pourraient être atténuées, voire lissées sur plusieurs mois. D’autres estiment qu’il s’agit simplement d’un jeu d'écriture comptable entre les différents taux applicables et les exemptions temporaires dont bénéficie Apple.
Prix de l’iPhone, production US : des leviers de négociation
Apple a plusieurs cartes à jouer pour rester dans les bonnes grâces du pouvoir exécutif. L’une d’elles est son investissement massif dans l’économie américaine, estimé à 500 milliards de dollars sur plusieurs années, notamment dans la production locale. Bien que les retours financiers de cet effort ne soient pas attendus avant une décennie, cela permet à Apple de renforcer sa position diplomatique.
L'autre variable est évidemment le prix de l’iPhone, qu’Apple pourrait ajuster pour absorber une partie des coûts liés aux surtaxes, plutôt que de les répercuter sur les consommateurs. Jusqu’à présent, la firme semble accepter une perte marginale de 10 %, bien loin du pic de 145 % évoqué dans les scénarios les plus extrêmes.
Mais cette tactique d’ajustement permanent a ses limites. En effet, une taxe ciblant les semi-conducteurs est encore en cours d’élaboration, et pourrait frapper le cœur de la chaîne de valeur d’Apple. Couplé à l’instabilité politique de la doctrine économique trumpiste, cela rend toute planification à moyen terme hasardeuse.
En interne comme chez ses fournisseurs, Apple fait face à un environnement chaotique, imprévisible, où les décisions peuvent changer du jour au lendemain. Il est alors difficile de maintenir une stratégie claire sur la production, les prix ou les marges.
Tim Cook, négociateur discret mais redoutable
Malgré cette incertitude, Apple reste dans une position de force au niveau financier. Elle dispose en effet d'une énorme réserve de cash qui lui offre des marges de manœuvre uniques pour encaisser les chocs. Elle est aussi l'une des société possédant la plus forte capitalisation boursière.
Et quoique l'on puisse dire, elle possède l'iPhone, cet obscur objet du désir de millions (millards) de consommateurs. Enfin Tim Cook semble maîtriser la situation grâce à ses talents de fin diplomate !
Ce dialogue informel avec Trump, s’il n’a rien de très officiel, protège sans doute l’entreprise plus qu’il n’y paraît. Enfin jusqu’à ce que la prochaine annonce ne vienne rebattre les cartes.