La Commission européenne a répondu — assez fermement — au dernier message d’Apple sur le DMA, qui laisse présager une bataille réglementaire de longue haleine. Au centre du débat : la vision de la firme sur la protection de ses utilisateurs face aux exigences imposées par Bruxelles.
Un bras de fer à venir
La consultation ouverte par la Commission sur le DMA devait permettre aux acteurs concernés d’apporter leurs commentaires, avant une synthèse attendue pour mai 2026. Après la réponse d'Apple, Bruxelles a immédiatement rétorqué !
Apple a simplement contesté chaque détail du DMA depuis son entrée en application, a déclaré Thomas Regnier, porte-parole de la Commission, cité par Politico. Quel résultat pour son engagement ? Après deux mois, Apple est revenue vers nous pour demander de tout annuler.
Du côté d’Apple, la version est bien différente. Cette dernière affirme avoir multiplié les propositions, dont certaines auraient été rejetées par la Commission avant d’être sanctionnée pour non-conformité. Un paradoxe que la société met en avant, citant même un atelier tenu à Bruxelles en juin 2025, où ses représentants avaient participé — peut-être à reculons — mais ils étaient bel et bien présents.
Des sanctions et des menaces
La Commission rappelle qu’elle est seule décisionnaire sur la manière d’appliquer et de faire respecter le DMA. Regnier n’a pas hésité à brandir la menace d’autres procédures en cours contre la firme californienne, laissant entendre que de nouvelles sanctions pourraient s’ajouter à celles déjà infligées cette année.
Le contraste est frappant : si le DMA vise officiellement six grandes entreprises — dont Google, Meta, Amazon, Microsoft et TikTok — Apple apparaît comme la principale cible. Pourquoi est-elle seule à hausser le ton ? Selon certains observateurs, c’est parce que les obligations du DMA pèsent plus lourdement sur son écosystème intégré que sur ceux de ses concurrents.
L’exemple le plus emblématique concerne l’interopérabilité : Apple est tenu de partager des données sensibles avec ses rivaux, notamment Meta, ou de lever certaines barrières de sécurité. Des injonctions qui, selon la firme, compromettent directement la confidentialité et la protection des utilisateurs — non seulement en Europe, mais dans le monde entier.
Pendant ce temps, d’autres acteurs dominants dans le secteur, comme Spotify (firme suédoise), ne figurent même pas sur la liste des gatekeepers du DMA, alors qu’ils jouissent d’une position dominante sur le marché européen. Ce qui n'est pas non plus sans soulever certaines questions...
Un affrontement aux répercussions mondiales
Au-delà d’un simple différend réglementaire, cette situation montre deux visions opposées. D'un côté l’UE, qui entend garantir une concurrence équitable et limiter la mainmise des géants de la tech. De l'autre Apple, qui affirme protéger ses utilisateurs d’une ouverture imposée de son écosystème qu’elle juge dangereuse pour la vie privée.
Et pour le moment, la réconciliation ne semble pas au menu et l’escalade actuelle pourrait bien se retourner contre les consommateurs européens. Car à force de blocages et de retards, ce sont eux qui se retrouvent privés des dernières nouveautés d’Apple — comme Recopie d'iPhone ou AirPods Live Translation.