Habitués à l'iPhone, il faut parfois regarder ce qui arrive dans le rétroviseur. Le Realme GT 8 Pro (testé dans son édition F1 Aramco) déboule sur la grille avec une arrogance technologique rafraîchissante. Simple tour de chauffe ou véritable pole position face à l'indétrônable iPhone 17 Pro Max ? Voyons si on pourrait se laisser tenter par cet Android.
4 points où le Realme dépasse l'iPhone
On ne va pas se mentir, le marché du smartphone ronronne. Les itérations se suivent, les designs se figent, et l'excitation technologique s'est un peu diluée dans des mises à jour logicielles. C'est dans ce contexte que Realme essaye de sortir du lot et décide de frapper un grand coup sur la table des flagships. Avec ce GT 8 Pro, la marque chinoise ne vise plus le milieu de gamme : elle veut le podium. J'ai passé deux semaines avec ce bolide entre les mains, en laissant mon fidèle iPhone 17 Pro Max de côté (la plupart du temps). Voici 4 points où ce smartphone fait mieux, ou du moins, fait les choses de manière beaucoup plus excitante que la Pomme.
Une autonomie et une charge d'un autre monde
Commençons par le point qui fâche souvent chez Apple : la gestion de l'énergie. L'iPhone 17 Pro Max a une excellente autonomie, c'est vrai. Mais le Realme GT 8 Pro embarque une batterie titanesque de 7000 mAh (technologie silicium-carbone). C'est simple : c'est un chameau. J'ai pu tenir deux jours complets en usage intensif sans même regarder le niveau de batterie.
Chargeur 120W avec son câble... USB-A !
Mais là où la claque est violente, c'est sur la charge. Apple nous vend du 30-35W comme de la charge rapide. Realme livre ici du SuperVOOC 120W. Vous branchez le téléphone, vous allez vous faire un thé, vous revenez, et vous avez récupéré 60% de batterie. Le « 0 à 100% » se fait en moins de 45 minutes pour une batterie de cette taille. C'est une liberté d'esprit totale : on ne charge plus son téléphone la nuit, on le charge 15 minutes le matin pendant la douche. Il y a même une charge sans fil 50W embarquée, que nous n'avons pas pu tester. Sur ce point, Cupertino est resté aux stands. On regrettera quand même que le chargeur 120W fourni avec l'appareil soit en USB-A, alors qu'en 2025 on a quand même plutôt tendance à embrasser le « tout USB-C ». On peut aussi regretter l'absence de dos aimanté pour la recharge, d'autant plus que l'aimant n'a même pas été ajouté sur les deux coques fournies, dommage.
L'écran : 144Hz et 7000 Nits, l'excès assumé
L'écran Super Retina XDR de l'iPhone est magnifique, calibré à la perfection. Mais Realme a décidé de jouer la carte de la brutalité. On parle ici d'une dalle AMOLED 2K LTPO qui monte à 144 Hz. La différence entre 120 Hz (ProMotion) et 144 Hz est-elle visible ? Pour l'œil non averti, peut-être pas. Mais pour les gamers et dans le défilement de l'interface, il y a une fluidité absolue, quasi liquide, que même iOS peine parfois à égaler dans ses animations.
Et puis, il y a la luminosité. 7000 nits en pic HDR. C'est absurde, c'est excessif, mais c'est bien pratique. En plein soleil, à midi, l'écran est aussi lisible qu'un magazine papier. Là où l'iPhone baisse la luminosité quand il chauffe un peu trop au soleil, le Realme garde le cap. C'est une démonstration de force impressionnante.
La photographie : l'âme du Ricoh GR contre le réalisme clinique
Apple cherche la réalité. Realme cherche l'émotion. Le partenariat avec Ricoh n'est visiblement pas juste un sticker sur la boîte. Ils ont intégré un mode « Ricoh GR » qui simule le rendu des légendaires compacts experts japonais, prisés pour la photo de rue. Là où l'iPhone 17 Pro Max va lisser les ombres, déboucher les contre-jours pour que tout soit visible, le mode Ricoh du Realme accepte le contraste, le grain, le noir et blanc profond et dramatique.
Photo réalisée avec le mode Ricoh
C'est une approche artistique « point-and-shoot » avec une focale fixe (28mm, 35mm) qui donne un caractère immédiat aux clichés. On a moins l'impression de prendre une « photo de smartphone » et plus l'impression de faire de la photographie. C'est très subjectif, mais pour la créativité, c'est un vent de fraîcheur face au rendu parfois trop clinique des algorithmes d'Apple.
Photo réalisée avec le mode Ricoh
La modularité du design
L'iPhone est un beau bloc monolithique, mais il est figé. Le Realme GT 8 Pro introduit un concept assez rigolo : le module photo interchangeable. Avec un petit tournevis Torx (fourni, évidemment), vous pouvez retirer le bloc photo rond pour le remplacer par un carré, ou laisser apparaître le design « Robot Face » en dessous. Est-ce indispensable ? Absolument pas. Est-ce amusant ? Oui, un peu. C'est un petit côté « Geek » et personnalisable qu'on a perdu avec les années. Sur cette édition Aramco, les finitions en fibre de carbone et les accents « Aston Martin » sont vraiment jolis. On a l'impression d'avoir un objet vivant, modifiable, un peu comme on changeait les coques de nos vieux Nokia, mais en version Luxe. Apple ne vous laissera jamais dévisser quoi que ce soit sur votre iPhone.
Notons que sur cette édition spéciale, l'appareil est livré avec deux coques toutes simples, sans MagSafe comme je vous l'ai indiqué plus haut. Pourquoi deux ? Et bien pour aller avec les deux design possibles pour le bloc du capteur photo.
Passer d'iOS à Realme UI : le saut sans parachute (ou presque)
Je vous entends d'ici : Tout ça c'est bien beau Vincent, mais c'est Android. Oui, mais... plus tout à fait. Si vous hésitez à franchir le pas, sachez que la transition n'a jamais été aussi douce. Realme UI 7.0 (basé sur Android 16) a fait un travail de mimétisme assez bluffant. On retrouve une fluidité, des gestuelles de navigation et même une esthétique de centre de contrôle qui ne dépaysera pas un utilisateur d'iPhone. Ils ont même intégré une sorte de « Dynamic Island » pour les notifications et la musique.
Pas de FaceID ici, mais un capteur d'empreintes sous l'écran ultra-réactif
L'outil de transfert de données « Clone Phone » est devenu d'une efficacité redoutable : contacts, photos, et même la plupart des applications sont transférés en quelques minutes via un câble ou le Wi-Fi. Et le point noir historique, iMessage ? Avec l'adoption du RCS par Apple, discuter avec vos amis restés sur iPhone n'est plus une punition : vous avez les accusés de réception, les photos en haute qualité et les réactions. Vous perdez les bulles bleues, certes, mais vous vous en remettrez.
Une bête de course au quotidien
Oublions l'iPhone une seconde. Pris pour ce qu'il est, le Realme GT 8 Pro Aramco Edition est-il un bon smartphone ?
Design et prise en main : l'élégance sportive
Sortir ce téléphone de sa boîte est une expérience, surtout dans cette édition limitée. Le packaging est riche (chargeur inclus, coque, tournevis, vis de rechange, aiguille pour carte SIM en forme de F1), on en a pour son argent.
Le modèle Aramco arbore une finition qui ne plaira pas à tout le monde (c'est très typé sport automobile, vous l'avez compris) mais la qualité d'assemblage est irréprochable. Malgré la batterie de 7000 mAh, le téléphone reste étonnamment maniable (8,2 mm d'épaisseur). Les bords incurvés à l'arrière aident à la préhension, même si, soyons clairs, c'est un grand téléphone (6,79 pouces). L'utilisation à une main relève de l'acrobatie, mais c'est le standard de cette catégorie, et le gabarit est vraiment très proche de l'iPhone 17 Pro Max.
De la F1 partout
Performance : le Snapdragon 8 Elite Gen 5 rugit
Au quotidien, la puissance est presque imperceptible tant tout est instantané. C'est dans les tâches lourdes que la puce Qualcomm montre les muscles. Le lancement des applications est immédiat, le multitâche avec 16 Go de RAM permet de garder des dizaines d'applis ouvertes sans rechargement. J'ai lancé tout un tas de jeux connus pour leurs temps de chargements longs. Ici, c'est toujours une formalité. Le système de refroidissement est efficace : le téléphone tiédit, mais ne devient jamais brûlant, même pendant une séance de montage vidéo 4K ou une session de Call of Duty Mobile à 144 FPS (grâce à l'interpolation d'images du mode jeu).
Photo et vidéo : polyvalence et Zoom 200MP
Au-delà du mode Ricoh GR dont j'ai parlé, le bloc photo est solide. Le capteur principal Sony IMX906 de 50 MP délivre des images piquées, avec une colorimétrie assez vive (signature Realme), parfois un peu trop saturée pour les puristes, mais flatteuse pour Instagram. La star, c'est le téléobjectif périscopique de 200 MP (Samsung HP5). Un chiffre marketing ? Pas seulement. Le zoom optique 3x est excellent, mais c'est la capacité de « cropper » dans le capteur qui impressionne. On obtient un zoom hybride 6x et même 12x tout à fait exploitable en plein jour.
Zoom 20X avec le GT8 Pro
Le même avec l'iPhone 17 Pro Max...
On peut aller chercher des détails architecturaux ou lire une plaque de rue à 100 mètres sans bouillie de pixels. Attention cependant en basse lumière : si le capteur principal s'en sort très bien grâce à l'OIS, l'ultra grand-angle et le zoom sont un peu plus à la peine avec un lissage un peu trop prononcé dès que la nuit tombe. C'est là que le traitement logiciel d'Apple ou de Google garde une petite avance sur la cohérence globale des trois optiques.
Niveau camera avant, si le capteur 32 MP permet de vlogger en 4K 60 i/s avec une belle qualité d'image, il brille hélas par son absence d'autofocus. Là où l'iPhone assure une netteté parfaite que vous soyez collé à l'objectif ou à bout de bras, le Realme montre ici ses limites.
Le capteur avant n'est pas exceptionnel, mais reste correct
Côté vidéo, Realme sort l'artillerie lourde pour titiller l'iPhone sur son terrain de prédilection. Avec de la 8K à 30 i/s et surtout de la 4K à 120 i/s compatible Log sur le capteur principal et le zoom. C'est fluide, piqué, et la stabilisation suit bien. Les créateurs de contenus ont de quoi s'amuser.
Logiciel et multimédia
Android 16 est mature, et Realme UI 7.0 est bourré de fonctionnalités utiles (barre latérale intelligente, fenêtres flottantes très bien gérées). Cependant, et c'est souvent le cas avec les marques chinoises, il faut faire le ménage au démarrage. Le téléphone arrive avec quelques applications préinstallées (bloatware) dont on se passerait bien sur un appareil à plus de 1000 euros. LinkedIn, TikTok, quelques jeux... On peut tout désinstaller, mais ça fait un peu tache sur une édition « Prestige » comme celle-ci. Côté son, les haut-parleurs stéréo sont puissants mais manquent un peu de basses par rapport à un iPhone. C'est suffisant pour YouTube, mais pour la musique, le casque (ou les écouteurs) sera recommandé.
Connectivité : Match nul, balle au centre
Niveau 5G et appels, rien à redire, les débits sont équivalents à ceux de l'iPhone 17 Pro Max, les appels sont clairs, que ça soit pour vous ou pour votre interlocuteur, et on ne capte ni mieux ni moins avec cet appareil qu'avec l'iPhone. Le Wi-Fi 7 est bien présent, mais il reste « bridé » sur des canaux de 160 MHz, comme chez la Pomme. En clair, vous aurez de bons débits à la maison, mais vous n'aurez pas le doublement de bande passante que la norme permet théoriquement. Dans les faits, un petit avantage au Realme sur nos tests quand même, qui s'en sort à chaque fois un peu mieux en upload.
Le Wi-Fi 7 s'en sort très bien
Le choix du cœur et de la raison ?
Le Realme GT 8 Pro Aramco Edition est un produit coup de cœur. Il a des défauts, mais il déborde de générosité. Il s'adresse à ceux qui trouvent que le marché du smartphone est devenu ennuyeux. À ceux qui veulent pouvoir bricoler leur module photo le dimanche matin, qui veulent des filtres photos avec du caractère, et qui ne veulent plus jamais angoisser pour leur batterie.
Si l'iPhone 17 Pro Max est la berline de luxe allemande fiable et confortable, le Realme GT 8 Pro est la F1 déguisée en voiture de route : c'est bruyant (visuellement), ça va très vite, c'est bourré de technologies de pointe, et c'est franchement fun à conduire. Pour environ 1100-1200€ selon le modèle choisi, c'est une alternative crédible, audacieuse et techniquement bluffante.
Avec sa charge foudroyante et son écran hors norme, le Realme GT 8 Pro réussit le pari d'offrir une véritable alternative technique face au conservatisme de l'iPhone 17 Pro Max. C'est un appareil puissant et ludique, qui compense ses quelques défauts logiciels par une générosité matérielle assez bluffante.