Emboitant le pas à Disney, McDonald’s, Ford, Meta et bien d’autres entreprises américaines, Google vient de supprimer l’un des piliers de sa politique RH : les objectifs en matière de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI). Un changement discret, mais tout autant symbolique, acté par la disparition d’un paragraphe clé dans son dernier rapport annuel aux investisseurs.
Un engagement supprimé du rapport annuel
Décidément les entreprises techs prennent un malin plaisir à glisser des réformes en marge de leurs résultats trimestriels. Depuis 2021, Google affichait clairement son engagement en faveur de la diversité dans son rapport destiné aux actionnaires. Jusqu'à présent on pouvait lire : chez Alphabet, nous nous engageons à prendre en compte la diversité, l’équité et l’inclusion dans tout ce que nous faisons et à développer une main-d’œuvre représentative des utilisateurs que nous servons. Une volonté qui a désormais disparu !
Contactée par l’AFP, l’entreprise a confirmé ne plus fixer d’objectifs spécifiques d’embauche liés à la représentation de certains groupes. Un signal fort qui marque la fin d’une ère et s’inscrit dans un contexte politique particulièrement tendu aux États-Unis.
Un porte-parole de l’entreprise a expliqué : Nous nous sommes engagés à créer un lieu de travail où tous nos employés peuvent réussir et bénéficier de l’égalité des chances. Nous avons mis à jour la formulation dans notre rapport annuel pour refléter cette volonté. En tant que sous-traitant fédéral, nos équipes évaluent également les changements requis à la suite des récentes décisions de justice et des décrets sur ce sujet.
Une pression politique croissante
Les programmes de diversité en entreprise sont dans le collimateur de la droite américaine depuis plusieurs années. Ces politiques visent à garantir une meilleure représentativité des minorités et une égalité des chances à travers des critères comme le genre, l’origine ethnique, ou encore le handicap.
Mais depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, l’opposition à ces programmes s’est accentuée. Dès son premier jour à la Maison-Blanche, le président a signé un décret interdisant officiellement ces initiatives au sein des administrations fédérales. Cette posture a encouragé de nombreuses entreprises à revoir leurs engagements en la matière.
Même dans la Silicon Valley, certains patrons n’hésitent plus à critiquer ouvertement ces politiques. Mark Zuckerberg a récemment déclaré dans un podcast conservateur qu’une grande partie de notre société est devenue (…) castrée, en quelque sorte, ou émasculée.
Seule Apple résiste
Tandis que plusieurs grandes entreprises américaines abandonnent progressivement leurs politiques en faveur de la diversité, Apple a pris une position contraire. Désormais seul un petit village continue à résister contre l'invasion romaine, son conseil d’administration a rejeté une proposition d’actionnaires visant à supprimer ses propres initiatives en faveur de la diversité.
