Alors que TikTok fait face à une possible interdiction aux États-Unis, plusieurs noms circulent pour un éventuel rachat de ses activités américaines. Parmi eux, Elon Musk était pressenti comme un candidat potentiel. Pourtant, le patron de X a clairement exprimé son désintérêt pour cette acquisition, et ce, à plusieurs reprises.
Je ne sais même ce que j'en ferais...
Lors du WELT Economic Summit en Allemagne le 28 janvier, Elon Musk a déclaré sans détour : Je n’ai pas fait d’offre pour TikTok. Et je ne sais même pas ce que je ferais si j’avais TikTok. Je suppose que j'examinerais l'algorithme et tenterais de déterminer : Dans quelle mesure cet algorithme est-il utile ? Et que pouvons-nous faire pour modifier l'algorithme afin qu'il soit plus productif et finalement bénéfique pour l'humanité ?
Mais quel crédit faut-il accorder à l'homme qui n'était pas intéressé par Twitter (et qui d'ailleurs s'est plusieurs fois rétracté avant de signer) ? De même Donald Trump a précisé qu'il n'était pas contre cette idée. Mais Bytedance avait déjà fermement rejeté cette possibilité, la qualifiant de pure fiction.
En effet, cette déclaration peut paraitre surprenante, d’autant que l’homme d’affaires est réputé pour ses ambitions dans le domaine des réseaux sociaux. Depuis son rachat de Twitter en 2022, il cherche à transformer X en une plateforme tout-en-un, intégrant messagerie, paiements et contenus exclusifs. Et TikTok pourrait tout à fait servir ses projets de grandeur et d'application unique. Pourtant, malgré son intérêt pour le secteur, il semble ne pas voir TikTok comme une opportunité stratégique.
Bien qu’il refuse -pour le moment- de racheter TikTok, Elon Musk s’est tout de même exprimé contre une interdiction pure et simple de l’application. Selon lui, le vrai problème n’est pas TikTok lui-même, mais la question plus large de la censure et du contrôle gouvernemental.
Un rachat sous pression géopolitique
Rappelons le, l’administration américaine a imposé à ByteDance, la maison mère chinoise de TikTok, de vendre ses activités américaines avant avril 2025 sous peine d’une interdiction totale. Le groupe chinois dispose d'un délai de 75 jours, qui court depuis le 20 janvier 2025 -date de l'investiture et de l'executive order du Président. L’application compte 170 millions d’utilisateurs aux États-Unis, ce qui en fait un enjeu majeur sur le plan politique et économique.
Pour éviter une interdiction, plusieurs options sont envisagées, à commencer par un rachat par un groupe d’investisseurs, potentiellement dirigé par Oracle, qui héberge déjà les données américaines de TikTok. Ou encore un rachat par un fonds souverain américain, une solution soutenue par Donald Trump, nécessitant l’approbation du Congrès.
Autre prétendant au trône : Microsoft, qui pourrait vouloir renforcer sa présence sur les réseaux sociaux, le milliardaire Frank McCourt (propriétaire de l’Olympique de Marseille, via son organisation Project Liberty) et même l'influenceur MrBeast.
Quel avenir pour TikTok aux États-Unis ?
Cette situation inédite alimente les débats : faut-il interdire TikTok pour des raisons de sécurité nationale ou encadrer son utilisation sans tomber dans une régulation excessive ?
Avec une échéance fixée à avril 2025, l’avenir de TikTok aux États-Unis reste incertain. Si aucun accord de rachat n’est trouvé, l’application pourrait disparaître du pays, ce qui représenterait un bouleversement majeur dans le monde des réseaux sociaux.
