Hier peu après 18 heures, c'est une fumée enfin blanche qui est sortie de la cheminée la plus regardée au monde. Une heure plus tard, le Vatican nommait officiellement son souverain pontife, Robert Francis Prevost. Mais derrière le nom de Léon XIV, emprunt de tradition, se cache un pape résolument dans l'ère du temps. Portrait d’un pontife à l’ère numérique.
Au vu du contexte sensible de cet article, n'oublions pas de faire preuve de bienveillance dans les commentaires.
Alessandra Tarantino/AP
Une présence en ligne depuis 2011
Avec plus de 400 publications à son actif sur X avant même son élection, Léon XIV, incarne un tournant inédit pour l’Église catholique : celui d’un pape déjà numériquement engagé, influent et sans filtre sur les sujets de société.
En 2012, Benoît XVI avait déjà ouvert la voie avec son compte @Pontifex. Mais Léon XIV est le premier à accéder à ses fonctions avec un CV déjà rempli avec un historique personnel de présence en ligne. Sous son pseudonyme @drprevost sur Twitter puis X, il a publié régulièrement des centaines de posts depuis 2011.
Si Robert Francis Prevost est perçu comme un religieux discret -on a même pu lire assez timide dans la presse-, il ne cache pas ses convictions. Il s'est d'ailleurs positionné à plusieurs reprises, sur les grands débats sociaux, politiques et moraux. Son compte témoigne d’une utilisation personnelle, engagée et cohérente des réseaux sociaux, bien au-delà de la simple communication institutionnelle.
Si le président Trump a adressé ses félicitations hier, on a surtout vu passer et repasser cette prise de position de février 2025 contre JD Vance, via le relai d'un article de presse intitulé JD Vance is wrong, et ce, en réponse à une déclaration controversée du sénateur américain sur... l'amour.
Aucun sujet ne semble de trop jusqu'à présent : il a dénoncé le racisme aux États-Unis, salué les mobilisations après la mort de George Floyd, et appelé les responsables de l’Église à prendre la parole. Plus récemment, il a exigé plus de transparence sur les violences sexuelles dans l’Église, appelant les victimes à briser le silence et dénonçant la culture du secret. Il a critiqué en ligne les politiques migratoires de Donald Trump...
Quid novi ?
Mais à partir d'aujourd'hui, tout peut changer. Si Robert Francis Prevost utilisait les réseaux sociaux, qu'en sera-t-il de Léon XIV ? En effet, comme n'importe quel état, la communication pontificale est soumise à des règles strictes de diplomatie et de neutralité.
A ce jour, le Vatican n’a jamais eu à sa tête une figure aussi moderne, sachant utiliser les codes numériques contemporains. Aussi il ne reste plus qu'à attendre... D'ailleurs, l'état possède bien un compte officiel sur x, qui ne compte que... 357 abonnés !