Apple vient de déposer officiellement un recours contre certaines exigences de la Loi sur les marchés numériques (DMA) devant la Cour générale de l’Union européenne, au Luxembourg. La firme qualifie les obligations imposées par Bruxelles de « profondément imparfaites » et les considère comme une menace pour la sécurité des utilisateurs. Cette démarche intervient alors que l’Union pousse les grandes plateformes à garantir une meilleure interopérabilité entre leurs écosystèmes et ceux des concurrents.
Des exigences jugées dangereuses
La contestation d’Apple, déposée ce vendredi 30 mai, vise spécifiquement la décision de la Commission européenne de mars 2025, qui oblige le constructeur à ouvrir davantage iOS à des appareils tiers. Mais cette mesure inclut notamment les montres connectées, les écouteurs et les casques de réalité virtuelle ne provenant pas d’Apple.
En application du DMA, les développeurs tiers doivent pouvoir accéder à certaines fonctionnalités auparavant réservées à l’écosystème Apple, comme l’affichage des notifications sur des accessoires concurrents, ou le jumelage simplifié avec des appareils non Apple.
Apple affirme que ces nouvelles règles compromettent la sécurité des données personnelles, en l’obligeant à partager des informations sensibles avec des tiers. Parmi les demandes de ses concurrents, la firme cite l’accès au contenu des notifications ou encore à l’historique complet des réseaux Wi-Fi enregistrés, des données que, selon Apple, même elle ne consulte pas.
Selon un porte-parole cité par le Wall Street Journal, ces exigences exposeraient les utilisateurs à des risques que l’entreprise ne peut ignorer : Le DMA nous force à affaiblir les protections que nous avons mises en place pour préserver la vie privée et la sécurité.
Une nouvelle bataille juridique en Europe
Ce recours s’inscrit dans une longue série de conflits d’application et d’interprétation entre Apple et Bruxelles, déjà marqués par d’autres volets du DMA, comme l’obligation d’autoriser des boutiques d’applications tierces sur iOS ou l’ouverture du moteur de Safari à des alternatives. La Commission européenne estime que ces mesures sont nécessaires pour limiter les effets de verrouillage des écosystèmes dominants, tandis qu’Apple défend son modèle intégré comme un gage de qualité, de sécurité et de respect de la vie privée.
La procédure devant la justice européenne pourrait prendre plusieurs mois, voire des années. D’ici là, Apple reste contrainte de mettre en œuvre les changements requis, sous peine de lourdes sanctions financières.