Acculée par une procédure judiciaire initiée par DC Comics, la fondatrice caennaise de l’application WonderMum lance une cagnotte pour faire face aux frais d’avocats. En cause : un nom jugé trop proche de "Wonder Woman".
Capture par lamanchelibre.fr
Une mère de famille dans le viseur de DC Comics
Depuis avril 2025, Lise Sobéron, créatrice de l’application WonderMum, fait face à une plainte déposée par DC Comics. Le groupe américain reproche à cette entrepreneuse de Caen l’utilisation d’un nom jugé trop proche de sa célèbre super-héroïne Wonder Woman.
Sont également visés le logo de l’application et un personnage illustré, accusés de créer une confusion avec la marque déposée. Le géant du divertissement réclame leur suppression. En réponse, la créatrice a entamé un bras de fer judiciaire, aux conséquences financières lourdes.
WonderMum, une appli locale et populaire
Lancée en janvier 2025, WonderMum est une application dédiée aux parents, proposant activités locales, conseils et entraide entre familles. À ce jour, elle revendique 10 000 inscrits, dont 3 000 utilisateurs actifs dans l’agglomération caennaise. La démarche est personnelle : le nom a été choisi par la fille de Lise Sobéron après le décès de son père. L’image associée à l’application représente une mère ordinaire, pensée comme une figure du quotidien, bien loin du style de Wonder Woman.
Une défense coûteuse, une cagnotte pour survivre
Contrainte de mobiliser tous ses moyens dans la procédure, la fondatrice indique ne plus se verser de salaire. Entre ventes de goodies, boutique éphémère et interventions dans les collèges, elle tente de maintenir son activité. Mais avec des honoraires d’avocats à 200 euros de l’heure, la situation devient intenable. Le 29 septembre, elle se résout à lancer une cagnotte en ligne (disponible ici), espérant récolter entre 8 000 et 10 000 euros pour ne pas sombrer.
Un bras de fer disproportionné ?
Selon son avocate, Anne-Laure Boileau, la stratégie de DC Comics s’apparente à un excès de zèle. Elle estime que le risque de confusion entre WonderMum et Wonder Woman est négligeable pour le public. Si les deux noms partagent le préfixe "Wonder", les concepts, visuels et publics ciblés diffèrent complètement. Pourtant, aucun compromis ne semble à l’ordre du jour côté américain, et les courriers d’intimidation se multiplient.
On en dit quoi ?
L’affaire pose une nouvelle fois la question de la disproportion entre les moyens juridiques des multinationales et ceux des petits acteurs locaux. Ici, difficile de croire à une concurrence déloyale ou à une contrefaçon réelle. Lise Sobéron ne cherche pas à surfer sur la notoriété de DC Comics, mais à faire vivre un projet communautaire à échelle humaine. En l’absence de nuance, la justice risque de broyer ce type d’initiative. Et c’est un vrai problème.