Ancienne experte en cybersécurité, députée du Morbihan et membre du parti Horizons, Anne Le Hénanff devient la nouvelle ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique dans le gouvernement Lecornu II. Mais qui est elle exactement ?
ndlr : au vu du contexte politique, le but de cet article ne doit pas donner lieu à un combat sanglant dans les commentaires (s'il vous plait..).
De la cybersécurité à l’IA : une trajectoire technopolitique
Âgée de 53 ans, Anne Le Hénanff est loin d'être une novice en la matière. Diplômée en communication publique et en management stratégique, elle a débuté sa carrière dans le secteur de la défense et de la cybersécurité. Elle a notamment dirigé la communication du ministère de la Défense, avant de se tourner vers le conseil en stratégie numérique pour les institutions publiques.
Députée Horizons (le parti d’Édouard Philippe) depuis 2022, elle présidait jusqu’ici le Groupe d’études sur la cybersécurité et la souveraineté numérique à l’Assemblée nationale. Elle y plaidait d'ailleurs pour une meilleure coordination entre les acteurs publics et privés dans la protection des infrastructures critiques.
Ancienne directrice de la communication du ministère de la Défense, elle a également enseigné la stratégie numérique avant d’entrer en politique. Sa spécialité : l’articulation entre sécurité, innovation et protection des données — un profil rare à la tête d’un portefeuille souvent réservé à des personnalités plus économiques que techniques.
Un ministère stratégique, mais bien fragile
Rattachée à Bercy, Anne Le Hénanff hérite d’un ministère stratégique dans la feuille de route économique du gouvernement Lecornu II. Elle succède à Naïma Moutchou (qui est nommée ministre des Outre-mer) et à Clara Chappaz, qui avait auparavant structuré la politique d’innovation numérique sous le gouvernement Barnier.
Son portefeuille couvre de nombreux sujets, comme le développement de l’Intelligence Artificielle générative, notamment dans la santé, l’éducation et l’administration ; la régulation numérique, en lien avec le DSA et le DMA européens ; ou encore la cybersécurité, domaine qu'elle maitrise.
Son profil pourrait marquer un retour à une approche plus technologique et souveraine du numérique français, dans la lignée des débats récents sur l’encadrement de l’IA, la montée en puissance de Mistral AI ou encore la coopération avec Bruxelles autour de l’AI Act.
Une mission de taille
En pratique, au vu de l'instabilité politique, on ne sait pas si Anne Le Hénanff aura le temps — et le soutien politique — pour mener à terme sa mission. Mais si elle parvient à imposer sa vision, la députée du Morbihan pourrait bien devenir la première vraie ministre de l’IA française, à l’heure où Paris veut exister dans la course mondiale à l’intelligence artificielle et notamment de consolider sa position face aux géants américains et chinois de l’IA.