Bill Gates change radicalement de ton sur le climat. Dans une note qui fait polémique, le cofondateur de Microsoft affirme que la vision apocalyptique est fausse et qu'il faut se concentrer sur l'innovation et la pauvreté. Une déclaration qui provoque la colère de nombreux scientifiques.
Un pivot qui enterre le catastrophisme
Bill Gates a décidé de jeter un pavé dans la mare climatique. Juste avant le sommet COP30 au Brésil, il a publié une note de 17 pages pour expliquer sa nouvelle vision. Son message principal : arrêtons le catastrophisme. Selon lui, si le changement climatique est un problème sérieux, il ne conduira pas à la disparition de l'humanité. Il estime que les gens pourront vivre et prospérer dans la plupart des endroits dans un avenir prévisible. C'est un revirement important pour celui qui publiait en 2021 Comment éviter une catastrophe climatique, un livre qui insistait sur l'urgence d'atteindre le zéro émission.
Priorité à la pauvreté, pas qu'aux émissions
Pour Gates, cette vision apocalyptique détourne les ressources des solutions les plus efficaces. Il appelle à un pivot stratégique : mettre le bien-être humain au centre de tout. Il soutient que pour la majorité des pays pauvres, la pauvreté et les maladies comme le paludisme sont des menaces bien plus grandes et immédiates que le climat. Il cite en exemple Gavi, l'alliance pour les vaccins. Il estime que le développement économique est la meilleure forme d'adaptation.
L'innovation comme seule solution ?
La solution de Gates reste la même : l'innovation technologique. Il appuie son optimisme sur le fait que les pires projections d'émissions auraient été revues à la baisse. Il appelle à investir massivement pour réduire à zéro le Green Premium, c'est-à-dire le surcoût des technologies propres. Il met en avant les solutions dans lesquelles il investit, comme TerraPower, sa société développant des réacteurs nucléaires avancés, ou les innovations pour un acier et un ciment propres. Cette sortie a été saluée par certains mais a surtout déclenché une tempête de critiques.
On en dit quoi ?
Le timing de Bill Gates est, au mieux, maladroit. Publier cette note alors que l'ouragan Melissa, l'un des plus puissants de l'histoire, dévaste les Caraïbes, est difficile à comprendre. Sur le fond, son plaidoyer pour l'innovation se tient, et il est vrai que le catastrophisme pur peut être paralysant. Mais en minimisant l'urgence et en opposant climat et santé mondiale, il utilise des arguments qui font le jeu des climato-sceptiques.
Certains scientifiques comme Michael Mann l'accusent de reprendre les éléments de langage de l'industrie fossile. Difficile aussi de ne pas y voir un calcul politique, alors que certains l'accusent de vouloir ménager l’administration Trump. Et vous, que pensez-vous de cette nouvelle sortie de Bill Gates ?
