Aujourd'hui, Emmanuel Macron était à Toulouse ! Interrogé depuis le siège du quotidien La Dépêche du Midi à Toulouse, lors d’un débat intitulé La démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux, il a précisé qu’il n’excluait pas de quitter certains réseaux sociaux, dont X propriété d’Elon Musk. Evidemment, le message a rapidement fait son petit effet !
Une bataille pour la régulation des contenus
Emmanuel Macron a rappelé que l’enjeu n’était pas de fuir les plateformes, mais de les amener — voire de les contraindre — à plus de transparence et de responsabilité, notamment dans la diffusion de désinformation et de discours de haine. Cependant, le président a tempéré ses propos, précisant qu’il ne prendrait pas de décision demain matin, la priorité étant d’abord de mener la bataille en interne.
Il faut d’abord essayer d’obtenir des éléments de régulation et de visibilité depuis l’intérieur, a-t-il expliqué, avant d’ajouter qu’il ne fallait pas exclure, le moment venu, d’aller jusque-là. En définitive, le retrait de certaines plateformes ne serait mis à exécution que si elles persistent à refuser toute régulation.
Le chef de l’État vise notamment X, devenu un symbole de dérégulation depuis son rachat par Elon Musk en 2022. Depuis, le réseau social a supprimé la majorité de ses équipes de modération et assoupli ses règles de contenus, suscitant les critiques des autorités européennes.
Un débat au cœur de la démocratie numérique
Cette déclaration s’inscrit dans un contexte de tension croissante entre les gouvernements européens et les géants du numérique, notamment sur la mise en œuvre du Digital Services Act (DSA), le règlement européen qui impose aux plateformes de mieux encadrer les contenus illégaux ou dangereux.
Bruxelles a d’ailleurs ouvert une enquête contre X fin 2024 pour non-respect de ces obligations. La France, pour sa part, plaide pour une approche européenne plus ferme, tout en misant sur la régulation nationale via l’Arcom et la CNIL.
Si Emmanuel Macron évoque un éventuel retrait de X, cette option apparaît surtout comme un signal politique. Quitter la plateforme permettrait certes de marquer un désaccord fort avec la philosophie libertarienne d’Elon Musk, mais surtout reviendrait à renoncer à un canal de communication direct avec les citoyens (surtout ceux qui ne sont pas sur TikTok...).
Le Président préfère, pour l’heure, agir de l’intérieur, multipliant les appels à une IA responsable et une modération renforcée — deux combats désormais indissociables dans la stratégie numérique française.