Malgré un contexte économique tendu et une guerre commerciale relancée par Donald Trump, Netflix affiche un optimisme à toute épreuve. Le géant du streaming ambitionne désormais de rejoindre le club très fermé des entreprises valorisées à plus de 1 000 milliards de dollars, selon des éléments dévoilés lors d’une réunion d’investisseurs en mars dernier.
Alors que les marchés restent fébriles à cause des nouveaux droits de douane imposés par les États-Unis, Netflix n’entend pas ralentir. À l’approche de la publication de ses résultats trimestriels, le titre prenait 5,7 % à la mi-séance à Wall Street, portant la capitalisation boursière du groupe à environ 420 milliards de dollars.
L’objectif est clair : doubler les revenus d’ici cinq ans – contre 39 milliards de dollars en 2024 – et tripler le résultat opérationnel (déjà à 10 milliards l’an dernier). La barre symbolique des 1.000 milliards de valorisation est visée pour la fin de la décennie.
410 millions d’abonnés en ligne de mire
Pour y parvenir, Netflix compte s’appuyer sur une croissance continue de sa base d’abonnés. Le groupe viserait environ 410 millions d’abonnés à l’horizon 2030, contre plus de 300 millions fin 2024. Après une perte d’abonnés en 2022, la firme a changé de cap, optant vers une direction plus ferme : fin du partage de comptes gratuit, hausse des tarifs et arrivée de la publicité ont marqué un tournant stratégique majeur.
En parallèle, la plateforme compte accélérer fortement dans le domaine publicitaire. Le co-CEO Greg Peters annonçait récemment que 2025 serait l’année où Netflix cesse de ramper pour commencer à marcher. L’entreprise espère générer 9 milliards de dollars de revenus publicitaires d’ici 2030, contre un peu plus de 2 milliards en 2024 (source : eMarketer).
Netflix continue aussi de diversifier ses contenus, notamment en s’ouvrant davantage aux programmes sportifs et aux événements en direct -deux secteurs jugés porteurs pour attirer de nouveaux abonnés.
Un modèle qui résiste à la récession ?
Alors que la perspective d’une récession plane sur l’économie américaine, les dirigeants de Netflix se veulent rassurants. Lors de la réunion de mars, ils estimaient que le streaming pourrait mieux résister qu’autres industries, les consommateurs privilégiant le divertissement à domicile.
Cette vision est. d'ailleurs partagée par les analystes de Bank of America : Le modèle d’abonnement solide de Netflix en fait un titre défensif en période d’instabilité économique. Et de souligner que l’activité publicitaire naissante pourrait aussi représenter un atout, même dans un environnement moins favorable pour les annonceurs. Si Netflix parvient à maintenir cette trajectoire, il pourrait bien rejoindre Apple, Microsoft ou Nvidia dans le club très fermé des entreprises à plus de 1000 milliards de dollars.