Netflix a offert un spectacle réjouissant aux marchés financiers et ajuste une nouvelle fois ses tarifs en France. À compter des prochaines semaines, les trois principales formules d’abonnement vont subir une hausse, avec des écarts allant jusqu’à 2 euros par mois.
Une dynamique solide malgré les incertitudes économiques
Le géant du streaming a annoncé jeudi soir des résultats trimestriels supérieurs aux prévisions, avec un chiffre d’affaires en hausse de 12,5 % sur un an, à 10,54 milliards de dollars, et un bénéfice net atteignant 2,89 milliards de dollars. Des performances saluées par Wall Street, où le titre progressait de près de 3 % dans les échanges post-séance à New York.
Lors d’une conférence avec les analystes, Ted Sarandos, co-directeur général de Netflix, s’est montré confiant : Nous suivons de près la situation économique, notamment la confiance des consommateurs (…) mais nous n’observons rien de significatif pour l’instant. Il a rappelé que Netflix avait historiquement bien résisté aux périodes de ralentissement économique.
Un optimisme bienvenu dans un contexte mondial marqué par les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. Certaines entreprises réduisent déjà leurs investissements publicitaires, mais selon l’analyste Ross Benes (eMarketer), Netflix est mieux armée que ses concurrents pour faire face à cette pression grâce à sa faible dépendance à la publicité et à un taux de désabonnement inférieur à la moyenne du secteur.
Image RendementBourse.com
Plus de revenus, mais une augmentation des prix
Depuis quelques temps, Netflix a cessé de publier son nombre d’abonnés, son dernier chiffre officiel est de 300 millions d’abonnés fin 2024, après un gain record de 19 millions au quatrième trimestre. Désormais, Netflix souhaite mettre l’accent sur l’engagement de ses utilisateurs, c’est-à-dire le temps passé à regarder des contenus.
Derrière ce choix stratégique se cache un glissement plus large dans le secteur du streaming : moins d’obsession pour les chiffres de croissance d’audience, et plus de focus sur la rentabilité et les revenus par utilisateur. Résultat ? Les hausses de prix vont continuer, prévient Ross Benes.
Profitant comme d'habitude de la publication de ses résultats trimestriels, la plateforme a annoncé une nouvelle hausse du prix de ses différents forfaits. Désormais, le forfait Standard avec publicité connaîtra une hausse de 2 euros, passant de 5,99 € à 7,99 € par mois. De son côté, l’abonnement sans publicité grimpe de 1,50 € pour atteindre 14,99 € mensuels. Quant à la formule Premium, qui permet d’ajouter deux utilisateurs supplémentaires, elle s’établira à 21,99 € après une augmentation de 2 euros. Aux USA, l’abonnement standard est passé de 15,50 $ à 18 $, et la formule avec publicité est passée de 7 $ à 8 $.
Publicité ciblée et contenus en direct au cœur de la stratégie
Malgré sa réticence historique à intégrer de la publicité, Netflix mise désormais sur cette source de revenus pour doper sa rentabilité. Nous avons doublé nos recettes publicitaires en 2024, et nous comptons les doubler à nouveau cette année, a déclaré Greg Peters, l’autre co-directeur général. L’objectif est d'atteindre le même niveau de précision dans la diffusion des publicités que dans les recommandations de contenus.
Côté contenus, Netflix va poursuivre sa stratégie évènementielle en investissant dans les programmes en direct, notamment dans le sport. Les audiences en direct représentent une part réduite de notre catalogue, mais elles ont un effet très fort sur l’attraction et la fidélisation, a précisé Ted Sarandos.
Parmi les futurs moteurs d’audience, la plateforme compte sur la nouvelle saison de Black Mirror, récemment mise en ligne, et la très attendue dernière saison de Stranger Things, prévue plus tard dans l’année.
Netflix table désormais sur plus de 11 milliards de dollars de chiffre d’affaires au deuxième trimestre 2025, une estimation supérieure aux attentes du marché. De quoi rassurer encore un peu plus les investisseurs, dans un climat global pourtant marqué par la volatilité.