Canal+ vient de dévoiler une version dopée de son application, avec une interface repensée, de nouveaux usages immersifs via le Vision Pro d’Apple, et une présence étendue dans les voitures, les avions et bientôt en Asie. L’idée est claire : être partout.
Une appli Canal+ revue de fond en comble
Canal+ ne parle plus de « myCANAL », mais bien de l’« app Canal+ ». Ce n’est pas qu’un changement de nom : c’est une refonte complète de l’expérience utilisateur. Interface nettoyée, commandes tactiles simplifiées, timeline accessible d’un appui long… le tout est pensé pour coller aux usages mobiles.
Le zapping s’inspire des réseaux sociaux : un swipe pour changer de chaîne, comme sur TikTok. Le player, entièrement recodé en Swift avec les API natives d’Apple, promet plus de fluidité, moins de latence. Le tout sera d’abord disponible sur iOS avant de débarquer progressivement sur Android, Apple TV, puis Mac.
Objectif : top 5 mondial de la PayTV d’ici 2030
Derrière ces ajustements d’interface, Canal+ assume une ambition claire : figurer parmi les cinq premiers acteurs mondiaux de la télévision payante d’ici 2030. « On investit un milliard d’euros par an dans la tech, juste après les contenus », affirme Stéphane Baumier, directeur technique du groupe.
L’application agrège désormais plus d’un million de contenus, 2 000 chaînes et les services des plateformes partenaires comme Netflix, Apple TV+, HBO Max ou beIN. Cette stratégie de super-intégrateur doit permettre de rendre Canal+ incontournable, que l’on consomme en direct, en replay ou en SVOD.
Contenus immersifs : Canal+ mise sur la réalité mixte
Autre axe fort : l’immersion. Canal+ devient le premier studio à produire du contenu vidéo conçu pour le casque Apple Vision Pro. Premier exemple : un documentaire MotoGP tourné lors de la victoire de Johann Zarco au Grand Prix de France, avec les caméras Blackmagic URSA Cine Immersive.
Disponible en septembre, le format plonge l’utilisateur dans le paddock à 180°. Ce contenu sera aussi adapté en 2D et pour d’autres casques. Canal+ prévoit d’autres projets du genre et virtualise déjà la salle de l’Olympia pour proposer une expérience immersive unique.
Une appli présente dans les voitures, les avions… et bientôt partout
Canal+ veut suivre l’utilisateur partout. Depuis octobre 2024, l’app est embarquée dans certaines Renault. Elle sera préinstallée sur les modèles Alpine A390 et arrivera dans 80 % des BMW électriques et 100 % des MINI compatibles avec l’OS 9. Côté ciel, Air France propose depuis mai une centaine de programmes Canal+ sur ses vols long-courriers. Objectif : profiter d’un épisode pendant la recharge d’un véhicule électrique ou d’un vol transatlantique, avec la même qualité d’expérience. Cette logique de continuité cross-device est au cœur de la stratégie du groupe.
Un usage pensé pour les nouveaux écrans
Le cœur de cible ? Des utilisateurs qui ne regardent plus uniquement la télé dans leur salon. Sur smartphone, tablette, casque ou écran embarqué, Canal+ espère capter l’attention à tout moment. Les commandes de volume, de luminosité ou de zoom se font directement sur l’écran. Les infos programmes, les épisodes associés, tout est accessible sans sortir du player. L’app est déjà disponible dans 40 pays et vise l’Europe de l’Est d’ici fin 2026, puis l’Asie. « Il faut offrir une expérience fluide sur 30 000 types d’écrans différents », rappelle Baumier.
C’est sur iOS que l’application sera d’abord déployée dans les prochains jours, puis sur Android, et enfin partout ailleurs dans un délai non précisé.
On en dit quoi ?
C’est une bonne chose que Canal+ tente de rafraîchir, et peut-être rajeunir, ses applications, quand on sait à quel point les plus jeunes générations ont tendance à bouder les contenus traditionnels pour consacrer leur temps de cerveau aux réseaux sociaux, TikTok et YouTube en tête.
Maintenant, il faut garder à l’esprit que le plus important pour accrocher de nouveaux abonnés, c’est de proposer des tarifs attractifs et du contenu exclusif. On sera peut-être plus attentifs à ces deux derniers points dans les mois à venir qu’à une refonte de l’application.