Actualité

Web

Un juge ordonne la remise en ligne de sites supprimés par l’administration Trump

Par Vincent Lautier - Publié le

Un juge fédéral américain vient de donner un coup d’arrêt à la suppression de plusieurs sites web gouvernementaux dédiés à la santé publique. Ces pages, gérées par le Department of Health and Human Services, les Centers for Disease Control and Prevention et la Food and Drug Administration, fournissaient des informations sur le VIH, la contraception et la santé des étudiants. Elles avaient été supprimées fin janvier, en application d’un décret de Donald Trump limitant la reconnaissance des identités de genre par l’État fédéral.

Un juge ordonne la remise en ligne de sites supprimés par l’administration Trump


Une suppression jugée arbitraire



L’organisation Doctors for America, qui regroupe des médecins et chercheurs, a rapidement saisi la justice. Selon elle, la disparition soudaine de ces ressources entravait leur travail en privant les professionnels de santé d’outils essentiels pour soigner leurs patients.

Le juge John Bates, nommé par George W. Bush, leur a donné raison. Dans son ordonnance, il estime que le gouvernement a supprimé ces sites sans justification publique ni procédure de recours, alors que les lois fédérales imposent une certaine transparence dans ces décisions. Il a ordonné que les pages concernées soient remises en ligne immédiatement, avant minuit le 11 février.

Un juge ordonne la remise en ligne de sites supprimés par l’administration Trump


Des conséquences concrètes pour les médecins



Doctors for America a présenté plusieurs exemples d’impact direct. Un médecin d’une clinique de Chicago a expliqué qu’il n’avait plus accès aux recommandations du CDC pour gérer une épidémie de chlamydia dans un lycée. Une chercheuse de l’Université Yale a également témoigné de la difficulté à retrouver des directives sur la prescription de contraceptifs adaptés à certaines patientes.

Le gouvernement, de son côté, a tenté de justifier ces suppressions en expliquant que les médecins pouvaient encore retrouver ces informations via l’Internet Archive’s Wayback Machine, un service permettant d’accéder à des pages web archivées. Mais l’argument n’a pas convaincu le juge Bates, qui a souligné que ces archives ne sont ni mises à jour ni référencées par les moteurs de recherche, ce qui rend leur consultation peu pratique.

Un juge ordonne la remise en ligne de sites supprimés par l’administration Trump


Un revers pour l’administration Trump



Cette décision judiciaire s’ajoute à une série de revers pour l’administration Trump, dont plusieurs décrets récents ont été contestés en justice. Outre la suppression de ces sites de santé publique, d’autres mesures ont été temporairement bloquées par des juges, en particulier sur le gel de financements fédéraux et les changements dans l’attribution des subventions à la recherche médicale.

En attendant, les agences fédérales concernées doivent donc remettre en ligne les informations supprimées. Une opération qui mobilise du personnel et provoque des allers-retours inutiles, selon un responsable anonyme du CDC.