Porsche traverse une zone de turbulences. Le constructeur de luxe a annoncé qu’il allait supprimer 1 900 postes en Allemagne d’ici 2029, soit environ 15 % de ses effectifs sur ses principaux sites de production. En cause ? Une demande moins forte que prévu pour ses véhicules électriques, un marché qui difficile que ses prévisions et des coûts de production qui pèsent de plus en plus lourd.
Visuel : Bloomberg
L’électrique ne décolle pas comme espéré
Comme beaucoup de constructeurs, Porsche a parié sur l’électrique ces dernières années, notamment avec son Taycan. Problème : les ventes ne suivent pas. En 2024, elles ont chuté de 49 %, et la marque accuse une baisse globale de 28 % en Chine, l’un de ses marchés clés. Là-bas, les consommateurs se tournent vers des marques locales qui proposent des modèles électriques bien moins chers. Résultat, Porsche doit revoir sa stratégie.
Plutôt que de tout miser sur l’électrique, la marque va réinvestir massivement dans les hybrides et les moteurs thermiques. Un virage stratégique qui va lui coûter 800 millions d’euros en 2025, mais qui semble inévitable face à un marché moins réceptif à l’électrique que prévu, en tous cas sur ce secteur.
Des suppressions de postes, mais sans licenciements secs
Porsche assure qu’il n’y aura pas de licenciements forcés. La marque va surtout compter sur les départs naturels et les retraites anticipées pour les employés nés avant 1970. En parallèle, elle applique une politique stricte de gel des embauches.
Déjà en 2024, Porsche avait commencé à réduire ses effectifs en ne renouvelant pas 1 500 contrats temporaires. Cette année, 500 autres contrats à durée déterminée ne seront pas prolongés. L’entreprise joue donc la carte de la réduction progressive plutôt que d’annoncer un plan social brutal.
Un contexte difficile pour tout le secteur
Si Porsche est en difficulté, elle n’est pas la seule. Volkswagen, sa maison mère, a déjà annoncé son intention de supprimer 35 000 postes d’ici 2030 pour économiser environ 15 milliards d’euros. Audi, autre marque du groupe, serait aussi en train de négocier des coupes dans ses effectifs.
Le marché automobile est en pleine mutation. En Europe, les consommateurs sont parfois frileux ou attentistes face à l’électrique, entre prix élevés et selon les régions, manque d’infrastructures de recharge. En Chine, la concurrence des marques locales met sous pression les constructeurs européens.
Bref, Porsche se retrouve à devoir réajuster son plan de bataille. Moins d’électrique, plus d’hybride et de thermique, et une réduction des effectifs en douceur. Reste à voir si cette stratégie suffira à maintenir la marque sur de bons rails.