Tesla continue de s’implanter en Allemagne. Le constructeur américain vient de racheter une partie des actifs de Manz AG, un spécialiste de l’automatisation et des batteries pour l’industrie automobile. L’opération inclut en particulier le site de Reutlingen, dans le sud-ouest du pays, ainsi que plus de 300 employés. En revanche, environ 100 salariés ne seront pas repris et devront se tourner vers un plan de reclassement.
Manz en difficulté, Tesla en embuscade
Manz AG a déposé le bilan en décembre 2024, en grande partie à cause d’un effondrement du marché européen des batteries. La fin des aides publiques à l’achat de voitures électriques en Allemagne fin 2023 a également joué un rôle dans ses difficultés financières. Résultat : plus assez de commandes, plus assez de trésorerie, et une faillite inévitable.
De son côté, Tesla n’a pas laissé passer l’occasion. Par le biais de sa filiale allemande Tesla Automation, spécialisée dans la construction de machines industrielles, le constructeur a signé un accord pour reprendre certains actifs de Manz, en particulier son site de production et son matériel.
Un deal encore soumis à validation
Pour que la transaction soit bouclée, il reste une étape : l’aval de l’Office fédéral allemand de lutte contre les cartels. Tant que l’autorité de régulation n’a pas donné son feu vert, rien n’est définitif.
Autre point à noter : aucun détail n’a filtré sur le montant de l’opération. Impossible de savoir combien Tesla a déboursé pour ce rachat. Ce qui est certain, en revanche, c’est que les créanciers de Manz ne récupéreront qu’une partie de leurs pertes, et que les actionnaires, eux, n’auront rien.
Un contexte compliqué pour Tesla en Allemagne
Cette acquisition intervient à un moment où Tesla traverse une période délicate en Allemagne. Ses ventes ont chuté de 60 % en janvier 2025 par rapport à l’année précédente, alors que le marché automobile global n’a baissé que de 2,8 %. La raison ? Plusieurs facteurs, mais l’un d’eux pourrait être l’image d’Elon Musk dans le pays. Son soutien affiché au parti d’extrême droite AfD ne passe pas auprès de certains consommateurs allemands, ce qui pourrait expliquer cette perte de vitesse.
Pendant ce temps, l’industrie automobile allemande revoit ses plans. Volkswagen envisagerait de continuer à produire des voitures thermiques au-delà de 2035, alors que l’Union européenne veut interdire leur vente à cette date. Autrement dit, la transition vers l’électrique en Europe ne se fait pas aussi vite que prévu. Tesla, en rachetant une partie de Manz, mise sur l’avenir du secteur en Allemagne. Mais encore faut-il que les acheteurs suivent.
