Le constructeur automobile Honda a créé la surprise en annonçant avoir réussi le test de sa propre fusée réutilisable. Ce premier vol, bien que modeste, marque l'entrée inattendue du géant japonais dans la course à l'espace, avec un objectif de vol suborbital d'ici 2029.
Un premier vol d'essai réussi
Personne ne s'y attendait vraiment. Dans la plus grande discrétion, Honda a procédé ce mardi 17 juin au premier test de lancement et d'atterrissage de sa fusée expérimentale. Le test a eu lieu sur une base de l'entreprise à Taiki, sur l'île d'Hokkaido, une ville surnommée la "space town" du Japon.
L'engin, un petit prototype de 6,3 mètres de haut, a atteint une altitude de 271 mètres avant de revenir se poser en douceur, à seulement 37 centimètres de sa cible. Le vol n'a duré que 56 secondes, mais il a permis à Honda de valider des technologies clés pour la réutilisabilité, comme la stabilité en vol et la précision de l'atterrissage.
Pourquoi un constructeur auto se met à faire des fusées ?
Cette incursion dans le spatial peut surprendre, mais la stratégie de Honda est réfléchie. L'entreprise estime que le besoin de lancements de satellites va exploser dans les années à venir, en particulier pour alimenter en données ses autres activités, comme les voitures connectées ou les systèmes de conduite autonome.
Plutôt que de dépendre d'acteurs externes, Honda a donc décidé d'explorer la possibilité de développer ses propres lanceurs. L'idée est de capitaliser sur son expertise historique en matière de moteurs à combustion et de technologies de contrôle pour se faire une place sur ce nouveau marché.
Objectif 2029, mais pas encore de concurrence pour SpaceX
Pas de panique pour Elon Musk, Honda n'est pas encore un concurrent direct. L'entreprise japonaise précise bien que son programme de recherche est encore à un stade fondamental et qu'aucune décision de commercialisation n'a été prise. L'objectif affiché est d'atteindre la capacité de réaliser un vol suborbital d'ici 2029.
Un vol suborbital atteint la frontière de l'espace, mais ne permet pas de se mettre en orbite autour de la Terre. C'est donc une étape importante, mais encore loin des capacités nécessaires pour lancer des satellites.
On en dit quoi ?
Cette annonce surprise est typique de la culture industrielle japonaise : travailler en silence et ne communiquer que lorsqu'on a un résultat concret à montrer. Plutôt que de voir Honda comme le prochain SpaceX, il faut surtout y voir le symbole d'une ambition nationale. Le Japon, via ses géants industriels comme Honda et Toyota (qui soutient la startup Interstellar Technologies), cherche à bâtir sa propre industrie spatiale privée pour ne plus dépendre des lanceurs américains ou européens.
L'investissement de Honda est un pari sur le long terme, sérieux et financé par ses énormes revenus dans l'automobile. Et vous, que pensez-vous de ces constructeurs automobiles qui se lancent à la conquête de l'espace ?
