C'est un pari judiciaire qui a coûté cher, mais qui pose question. De nouveaux documents judiciaires révèlent que Tesla a refusé une proposition d'accord à l'amiable de 60 millions de dollars dans l'affaire de l'accident mortel impliquant son Autopilot. Une décision de principe, qui s'est soldée par une condamnation à plus de 240 millions.
Un pari judiciaire qui a coûté 183 millions
L'information, révélée hier par l'agence Reuters, provient d'un document déposé au tribunal par les avocats des plaignants. On y apprend qu'en mai dernier, ils avaient proposé à Tesla de mettre fin aux poursuites en échange d'un versement de 60 millions de dollars.
L'entreprise d'Elon Musk a refusé l'offre, choisissant d'aller au procès. Une décision qui lui coûte aujourd'hui très cher, puisque le jury l'a finalement condamnée à verser environ 243 millions de dollars, soit 183 millions de plus que l'accord qui était sur la table.
Rappel de l'affaire
Cette affaire concerne un accident mortel survenu en Floride en 2019. Une Tesla en mode Autopilot, dont le conducteur était distrait, avait percuté un couple à l'arrêt, tuant une jeune femme de 22 ans et blessant gravement son compagnon.
Au début du mois, un jury avait jugé Teslaresponsable à 33% de l'accident, estimant que le nom "Autopilot" et le marketing de la marque avaient créé un faux sentiment de sécurité chez le conducteur.
Tesla persiste et signe
Malgré ce verdict, Tesla ne change pas de ligne de défense. L'entreprise a qualifié le jugement "d'erreur" et a déjà annoncé son intention de faire appel. Pour elle, le conducteur distrait est le seul et unique responsable de l'accident.
On en dit quoi ?
Pour tout vous dire, cette condamnation de Tesla a fait grand débat à la rédaction. Concernant cet accord, d’un côté, c'est un pari financier qui a spectaculairement échoué. Payer 60 millions aurait été bien moins coûteux. De l'autre, on peut comprendre la position de l'entreprise. Si Tesla estime que son produit n'est absolument pas en cause et que la faute incombe à 100% au conducteur, accepter de payer une somme reviendrait à admettre une part de responsabilité dans une condamnation qu'elle juge absurde.
D'autant que, selon de nombreux experts juridiques, la condamnation, et notamment le montant des "dommages punitifs", a de fortes chances d'être revue à la baisse en appel. Tesla joue donc peut-être la montre, en espérant une décision plus favorable à l'avenir. Le débat est complexe : l'entreprise doit-elle payer pour la "sur-confiance" que son marketing génère, même quand le conducteur est clairement négligent ? Ou la responsabilité de garder les yeux sur la route incombe-t-elle uniquement au conducteur ? La condamnation de Tesla vous semble-t-elle légitime, ou totalement absurde ?