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La Chine autorise pour la première fois la conduite autonome de niveau 3. Mais c’est quoi au juste ?

Par Vincent Lautier - Publié le

La Chine vient d'accorder ses premières homologations nationales pour des véhicules de niveau 3. Deux modèles électriques peuvent désormais rouler les mains libres sur certaines routes : l'Arcfox Alpha S de BAIC et le Deepal SL03 de Changan. Une première pour des véhicules grand public.

La Chine autorise pour la première fois la conduite autonome de niveau 3. Mais c’est quoi au juste ?


Deux constructeurs chinois ouvrent la voie



Le ministère chinois de l'Industrie et des Technologies de l'Information a validé deux berlines électriques pour la conduite autonome de niveau 3. Il s'agit de l'Arcfox Alpha S du groupe BAIC, autorisée à circuler à Pékin, et du Deepal SL03 de Changan, homologuée pour les routes de Chongqing. Les deux véhicules embarquent le système de conduite intelligente Huawei Qiankun ADS, qui combine 400 TOPS de puissance de calcul, 34 capteurs haute performance et trois LiDARs pour une perception à 360 degrés.



Des conditions d'utilisation encore limitées



Le Deepal SL03 peut rouler en mode automatisé sur une seule voie, dans le trafic urbain ou autoroutier, à une vitesse maximale de 50 km/h en cas de congestion. Dans ces conditions, le conducteur peut retirer les mains du volant et les yeux de la route. L'Arcfox Alpha S bénéficie d'une limite plus élevée, à 80 km/h, sur les autoroutes et voies rapides de Pékin. Mais attention : le conducteur doit rester capable de reprendre le contrôle en moins de 10 secondes si le système le demande. Pour l'instant, ces fonctions ne sont disponibles que sur des sections de route prédéfinies dans ces deux villes.

La Chine autorise pour la première fois la conduite autonome de niveau 3. Mais c’est quoi au juste ?


Une avance sur l'Europe, mais des restrictions similaires



En Europe, seule l'Allemagne autorise la conduite autonome de niveau 3 sur route ouverte, avec le système Drive Pilot de Mercedes homologué jusqu'à 95 km/h sur autoroute. La France, elle, n'a toujours pas ouvert son cadre réglementaire à ce type de technologie. La Chine prend donc une longueur d'avance en termes d'homologation nationale, même si les restrictions géographiques restent importantes. Ces autorisations du MIIT ouvrent quand même la voie à une extension vers d'autres villes chinoises dans les prochains mois.

Visuel : semiengineering.com
Visuel : semiengineering.com


On en dit quoi ?



La Chine accélère sur la conduite autonome pendant que l'Europe avance, pour changer, au ralenti. C'est quand même intéressant de voir que deux constructeurs locaux, équipés de la technologie Huawei, obtiennent le feu vert avant Tesla ou les géants européens sur le sol chinois. Par contre, les limitations de vitesse (50 et 80 km/h) et les zones géographiques restreintes rappellent que le niveau 3 reste très encadré, même là-bas. Le vrai test sera de voir si ces systèmes tiennent leurs promesses en conditions réelles, et surtout combien de temps il faudra pour que l'Europe suive le mouvement. On a un peu hâte pour ne rien vous cacher.