Avec la mort du pape François, c’est une page qui se tourne pour l’Église catholique. Faisons un petit retour sur son rapport au numérique, sur sa présence en ligne, et plus largement sur l’évolution de l’Église face à Internet, des débuts timides de Jean-Paul II aux initiatives les plus modernes et les plus connectées d’aujourd’hui.
Vatican 2.0
La mort du pape François, à l’âge de 88 ans, marque bien sûr la fin d’un pontificat important, qui aura aussi tenté, par certains aspects, de réconcilier foi et technologie. Moins spectaculaire que ses prédécesseurs sur certains points, François a pourtant laissé une empreinte claire et une méthode dans la manière dont l’Église catholique s’exprime à l’ère de l’omniprésence numérique.
Des débuts lents
Petit retour en arrière. On est dans les années 90, Jean-Paul II est pape depuis un petit bout de temps, et Internet commence à se répandre doucement. L’Église, prudente, observe sans trop se mouiller. Mais dès 1995, le Vatican lance son premier site web, vatican.va. À l’époque, c’est déjà un petit événement : le Saint-Siège choisit de parler au monde autrement que depuis son balcon. Jean-Paul II ira plus loin : il parle d’Internet comme d’un « nouveau forum pour annoncer l’Évangile ». Une phrase qui, aujourd’hui, sonne presque comme une prophétie.
Benoît XVI envoie son premier tweet
Benoît XVI, plus discret mais connecté
Quand Benoît XVI prend la suite en 2005, il garde cette dynamique. Moins à l’aise avec les codes modernes, il reste quand même le premier pape à avoir envoyé un tweet — via le compte @Pontifex — en 2012. Une manière pour lui de montrer que l’Église ne veut pas rater le train du numérique même si elle le fait encore un peu sur la pointe des pieds.
François : un pape connecté mais sans excès
François, lui, a clairement compris qu’un message ne vaut rien s’il ne circule pas. Sans être accro à la tech, il a su s’appuyer sur les réseaux pour diffuser sa parole. @Pontifex existe en neuf langues et cumule plus de 50 millions d’abonnés. Sur Instagram, le compte @Franciscus a aussi trouvé son public avec des photos sobres, souvent accompagnées de messages brefs mais marquants.
En parallèle, il a souvent alerté sur les dérives du numérique. Il a dénoncé l’isolement, les fake news, et les algorithmes qui enferment. Pour lui, la technologie devait rester au service de l’humain — pas l’inverse Il a même organisé plusieurs colloques sur l’intelligence artificielle, appelant à une IA éthique, encadrée, et inclusive.
Une Église qui se modernise doucement
Depuis quelques années, l’Église tente de mieux comprendre les codes du numérique. Des prêtres sur TikTok, des applis pour prier, des messes diffusées sur YouTube : la pandémie a accéléré cette transition. Et derrière tout ça, une volonté d’aller chercher les fidèles là où ils sont : sur leurs téléphones.
Même la restauration de Notre-Dame de Paris, suite à l’incendie de 2019, a utilisé en masse les nouvelles technologies numériques. Grâce à des scans 3D et des modélisations, la reconstruction a pu aller plus vite et être plus précise. Un symbole, là aussi, d’une Église qui avance, même si elle garde ses vieilles pierres.
François est mort, mais son rapport au numérique restera comme un tournant discret mais intéressant. Pas de révolution, mais une lente adaptation, faite d’initiatives concrètes, de prudence parfois, mais surtout d’une volonté d’être là — même à l’écran
Quel pensez-vous de tout ça ? Si vous êtes croyant, pensez-vous que l'Église a sa place dans le monde des nouvelles technologies et du Web ? Et suiviez-vous les comptes sociaux liées à la religion et plus spécifiquement à la communication du Saint-Siège et du Pape ?