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Assassin’s Creed Shadows : Ubisoft sort l’artillerie lourde contre le harcèlement en ligne

Par Laurence - Mis à jour le

L’attente touche à sa fin : plus qu’une journée à attendre avant l’arrivée d’Assassin’s Creed Shadows qui sortira donc ce jeudi 20 mars, et avec lui, tous les espoirs d’Ubisoft pour redorer son blason après des mois de turbulences. Mais l’éditeur ne se contente pas de miser sur le succès commercial du jeu : face aux polémiques et aux menaces de harcèlement, il déploie un dispositif inédit pour protéger ses salariés.

Ubisoft Assassin's creed : Shadow


Une sortie sous haute tension



Depuis son annonce, Assassin’s Creed Shadows est au cœur des débats. Entre les critiques sur la fidélité historique du Japon féodal (notamment l'origine du héros), l’attente des fans, les fuites du jeu, le procès des anciens cadres de l'entreprise pour harcèlement, sans parler de la crise interne sur fond de restructuration et mauvais résultats financiers, la sortie du jeu s’accompagne d’un climat des plus tendus.

En définitive, l’éditeur joue finalement son va-tout. Si Shadows se vend bien, Ubisoft pourra souffler un peu dans sa réorganisation. S’il échoue, l’avenir du studio –et de son CEO Yves Guillemot– pourrait alors s’assombrir encore davantage. Il y a quelques jours des actionnaires avaient même appelé à la grève, une première (même en France).

Un plan anti-harcèlement inédit



Dans ce climat particulièrement tendu, la firme fait l'objet d'attaques en ligne, notamment dirigées contre ses développeurs. Elle a choisi d’anticiper plutôt que de subir. Lors d’un CSE, elle a présenté un plan anti-harcèlement en ligne spécialement conçu pour accompagner la sortie du jeu et protéger ses employés.

Tout d’abord, l’éditeur a mis en place une surveillance renforcée des plateformes, avec une cellule dédiée qui va scanner X, Reddit et YouTube à la recherche de contenus haineux ciblant les développeurs. En cas de harcèlement avéré, des avocats seraient même prêts à agir juridiquement et immédiatement.



Des consignes strictes ont été transmises aux employés. Il est ainsi déconseillé d’afficher son appartenance à Ubisoft sur les réseaux sociaux pour éviter les attaques personnelles. Un accompagnement psychologique et juridique est mis en place pour les salariés victimes de harcèlement.

C’est une initiative venue du Canada, explique un représentant du personnel. Une équipe dédiée surveille les réseaux sociaux et peut intervenir rapidement en cas d’attaque ciblée.” En complément, un soutien psychologique et juridique a même été mis à disposition des salariés pris pour cible.

Un Ubisoft à la croisée des chemins



Cette offensive anti-harcèlement illustre bien la situation ultra-tendue dans laquelle se trouve la firme. Entre la pression financière, les tensions internes et les polémiques autour du jeu, Assassin’s Creed Shadows joue un rôle bien plus grand qu’un simple blockbuster.

Au-delà des scandales, Ubisoft traverse une période compliquée sur le plan économique et créatif. Les récents échecs commerciaux s’accumulent : Prince of Persia: The Lost Crown a été acclamé par la critique, mais boudé par le public. L'ambitieux Star Wars Outlaws peine à générer l’engouement espéré. Skull & Bones -constamment repoussé-, a été accueilli tièdement à sa sortie.

Aussi, malgré ses 19 000 salariés et son savoir-faire, l’entreprise semble aujourd'hui dans la tourmente. Les erreurs stratégiques et marketing se multiplient, et les jeux peinent à trouver leur public. Selon le syndicat, le manque d’horizontalité dans les décisions empêche Ubisoft de s’adapter aux attentes des joueurs et d’innover.