Après plus d’un an d’attente, Meta AI fait enfin son entrée dans l’Union européenne. Meta AI, l'assistant d’IA générative de Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp sera déployé progressivement, mais avec des fonctionnalités limitées par rapport aux États-Unis.
Un an de retard, Bruxelles pointé du doigt
Dévoilé en septembre 2023 aux États-Unis, puis généralisé en avril 2024 sur toutes les plateformes du groupe, Meta AI est un assistant capable de répondre aux questions, générer du texte et rechercher des informations sur internet. Le tout directement dans les applications du groupe.
Mais son arrivée en Europe n’a pas été de tout repos. Meta a dû jongler avec un cadre réglementaire strict, notamment le RGPD, le DMA et l’AI Act. Un casse-tête que Mark Zuckerberg n’a pas hésité à dénoncer dans une tribune l’été dernier, critiquant un système fragmentéfreinant l’innovation. Celle-ci avait été co-signée avec le CEO de Spotify Daniel Ek.
Après des mois de négociations, Meta a finalement adapté son IA aux exigences européennes. Cette version destinée au Vieux Continent va pouvoir générer du texte uniquement (pas d’images, contrairement aux États-Unis), elle sera disponible en six langues. Aucune donnée d’utilisateur européen ne sera utilisée pour l’entraînement du modèle (il faudra régler la question des livres et des droits d'auteur au passage). Meta va déployer son assistant dans 41 pays européens, dont la France et l’Allemagne, ainsi que 21 territoires d’outre-mer européens, de façon progressive au cours des prochaines semaines.
Il nous a fallu plus de temps que prévu pour déployer notre technologie d’IA en Europe, car nous continuons à naviguer dans un système réglementaire européen complexe, mais nous sommes heureux d’y être enfin parvenus.
Zuckerberg veut un milliard d’utilisateurs pour Meta AI
L’IA est devenue la priorité absolue pour Meta. L’entreprise prévoit d’investir jusqu’à 65 milliards de dollars en 2025 dans ses infrastructures. Je m’attends à ce qu’un assistant IA dépasse le milliard d’utilisateurs cette année et, pour moi, ce sera Meta AI, a déclaré le grand patron, lors de la présentation des derniers résultats annuels de son entreprise, à la fin du mois de janvier.
Pour cela, le groupe veut reprendre la main sur son avenir technologique et ne plus dépendre uniquement de Nvidia. Selon Reuters, le géant californien teste actuellement une nouvelle puce IA conçue en interne avec le soutien de TSMC, dans le cadre de son programme Meta Training and Inference Accelerator. Le but naturel est d'entraîner ses propres modèles d’intelligence artificielle et s’émanciper des fournisseurs externes d’ici 2026.
Avec déjà 700 millions d’utilisateurs actifs, Meta AI pourrait bientôt rivaliser avec ChatGPT, Gemini de Google et Claude d’Anthropic. D’ailleurs, Meta envisagerait même de transformer son assistant en application indépendante, façon ChatGPT, aux États-Unis.
