Quel iPad choisir en 2024 ? iPad Air M2, iPad Pro M4... ou iPad 10 ? Avec une gamme de plus en plus dispersée, et des tarifs frisant ceux des MacBook Pro, il s'agit de ne pas se tromper avant d'investir plusieurs milliers d'euros dans un iPad !
Le diable se cachant dans les détails, chaque tablette offre des caractéristiques bien spécifiques, et parfois très limitantes suivant les usages. Quel modèle acheter ? Quelle version éviter ? On fait le point, après une semaine de test complet de ces nouvelles tablettes !
Un grand écran pour remplacer son Mac
La bonne nouvelle de 2024, c'est l'arrivée d'un grand écran en dehors de la gamme Pro.
Avec sa dalle LCD de 13", l'iPad Air offre pratiquement le même nombre de pixels que l'iPad Pro, avec une résolution native de 2 732 x 2 048 contre 2 752 x 2 064 pour le Pro.
13", c'est un peu le minimum syndical pour travailler. Si vous souhaitez afficher deux applications cote à cote, glisser/déposer des éléments, prendre des notes en regardant une vidéo ou une visio, il ne faut pas descendre en dessous de cette diagonale. L'espace à l'écran est proche de celle d'un MacBook Air 13", même si les fenêtres et les boutons sont plus grossiers sur iPad (tactile oblige), ce qui réduit encore la surface utile.
Sur des programmes comme Logic, Final Cut Pro, Resolve ou même Word ou ProCreate, dont l'idée est de venir remplacer l'ordinateur pendant de longues heures en mobilité, j'avoue me sentir encore à l'étroit malgré cette grande dalle de 13". Pour ces usages, l'idée d'un iPad de 15" n'est pas totalement délirante chez un professionnel, une telle diagonale étant déjà très courante sur les portables -le MacBook Air 15" est d'ailleurs nettement plus agréable pour travailler longtemps, malgré un encombrement certain.
Petite dalle, petits usages
Avec une diagonale de 11", l'iPad Air (ou même l'iPad 10) change de paradigme.
Plus compacte, la tablette est aussi moins polyvalente. Travailler sur un iPad de 11" n'est pas impossible, mais il s'agit ici d'être essentiellement mono-tâche. Afficher deux applications à l'écran relève de la micro-gestion digne d'une partie de StarCraft, et l'on préférera profiter de toute la surface pour chaque programme au premier plan.
Des apps comme ProCreate sont toutefois assez adaptées au format 11", avec des palettes très discrètes et des menus qui apparaissent à la demande. Mais sous Final Cut Pro ou Resolve, afficher un projet, l'inspecteur, le monitoring et les réglages colorimétriques en sus de la timeline vire rapidement au cauchemar...
Avant d'investir, pensez-bien à vos usages : si l'iPad reste un outil ponctuel de mobilité, une tablette à ranger dans le sac à main prête à dégainer devant un client, ou ponctuellement dans les transports, alors le format 11" convient parfaitement. S'il s'agit de passer plusieurs heures à travailler, vos yeux et vos nerfs vous rappelleront rapidement à l'ordre de passer sur une dalle plus large.
Les étudiants, dont le budget est souvent limité, préfèrent parfois une petite tablette type iPad 10 avec un clavier, plutôt qu'un MacBook Air 13", ce qui est à mon avis une fausse bonne idée, pour un budget total finalement assez proche.
iPad Air 13" : médiocre pour le dessin
Si Apple a eu la bonne idée de proposer une dalle plus grande sur l'iPad Air, certains ont pu croire qu'il s'agissait ici d'un iPad Pro moins cher, idéal pour dessiner, d'autant que la tablette gère parfaitement le dernier Apple Pencil Pro.
Il est vrai que l'iPad Air 13" prend parfaitement en charge les nouvelles fonctions de rotation du stylet, de second bouton qui réagit à la pression et avec retour haptique, je vous renvoie au test du Pencil Pro associé à l'iPad Pro M4 publié par Laurence.
En pratique, pourtant, l'iPad Air n'est pas au niveau pour le dessin. La principale différence concerne le taux de rafraichissement élevé (120Hz), appelé aussi ProMotion chez Apple et disponible uniquement sur les iPad Pro depuis la sortie.
Segmentation oblige, Apple n'a pas souhaité en faire profiter la dalle de l'iPad Air, même en 13". C'est franchement dommage car à 60Hz, la pointe du Pencil semble accuser beaucoup de retard lorsqu'on trace un trait rapidement.
A l'usage, mieux vaut donc investir dans un ancien iPad Pro plutôt que dans le dernier iPad Air, malgré toutes ses qualités intrinsèques, comme la puce M2, la caméra adaptée au mode paysage et bien-sûr, le tarif beaucoup moins salé.
Mais il y a pire : sur l'iPad 10, l'écran n'est pas laminé -la dalle n'est pas fusionnée avec la vitre ! L'épaisseur du verre génère donc un décalage entre la pointe du stylet et l'écran : rien de grave pour les enfants ou la prise de note, mais c'est vraiment gênant pour l'illustration ou le détourage par exemple.
A noter que l'iPad 10 ne gère que le Pencil de première génération et la version USB C (voir le test), bridée et peu pratique -je vous conseille plutôt le Crayon de Logitech ou des stylets low-cost, qui seront amplement suffisant pour l'usage.
OLED vs LCD : deux fois plus lumineux !
Lorsqu'on choisit un iPad, un autre critère remonte rapidement, surtout lorsqu'on travail près d'une fenêtre, sous les spots ou dans les transports : la luminosité !
Avec 1000 nits en SDR et 1600 nits en HDR, l'iPad Pro M4 est bien plus agréable en extérieur. Il est entre 2 et 3 fois plus lumineux que notre iPad Air M2, dont la dalle est plus proche de celle de l'iPad 10, un comble à ce niveau de prix. Même face à l'iPad Pro M2, la luminosité de travail (SDR) est quasi doublée- c'est sans doute la nouveauté la plus perceptible.
Avec sa double couche OLED, Apple fait des miracles. Non seulement le taux de contraste figure parmi les meilleurs du marché, mais la tablette parvient à rester lumineuse en extérieur, une rareté sur le segment.
Contrairement au mini-LED -qui était déjà très efficace- l'OLED permet d'allumer les pixels de façon totalement indépendante : chaque point à l'écran peut être éteint à la demande et il n'y a aucun effet halo comme on a pu le voir sur les écrans mini-LED d'Apple, notamment sur le Pro Display XDR ou les précédents iPad. En pratique, il faut vraiment avez le nez sur certaines images très spécifiques pour voir la différence, mais les photographes et vidéastes peuvent y être sensible.
Evidemment, les amateurs de séries et de films désormais disponibles avec des hautes dynamiques seront ravis de pouvoir profiter d'une expérience digne d'un téléviseur ultra haut de gamme. Cela fait cher l'écran pour Netflix, mais après tout, Apple nous vend une expérience haut de gamme ultime et il serait dommage de ne pas en profiter !
Le HDR est surtout utilisé par les professionnels, Final Cut Pro, Resolve ou encore Luma Fusion gèrent parfaitement le HDR10/HLG et autres dérivés. En photo et en vidéo, préférez donc un iPad Pro mini LED à un iPad Air de dernière génération, qui n'affichera que du SDR, avec un espace colorimétrique limité à du P3. L'écran de l'iPad Air parait toujours aussi fade à côté d'un contenu HDR sur l'iPad Pro.
A noter que l'écran de l'iPad Air reste un tantinet meilleur que celui de l'iPad 10, limité au sRGB. Rien de grave pour de la bureautique, du jeu ou même de la photo amateur, mais si vous bossez dans l'image, ce ne sera pas le meilleur choix.
Reflets : nano-texturé, la fausse bonne idée ?
Les tablettes sont souvent utilisées en extérieur, près des fenêtres ou dans des studios inondés de spots lumineux, générant des reflets particulièrement agaçants pour travailler.
Face à ce problème récurrent, Apple propose sur l'iPad Pro M4 (c'est inédit) son traitement du verre dit nano-texturé. Avec un système de gravure précis au nanomètre, l'idée est de venir dévier les rayons lumineux, et d'offrir un rendu totalement mat.
Sur le papier, c'est une vraie réussite. Regardez ici, que ce soit en extérieur ou dans nos studios, l'écran reste parfaitement lisible, là où les dalles brillantes se montrent vite fatiguantes. Le rendu est bluffant, on a l'impression qu'il s'agit d'un écran factice, tant l'effet papier-glacé est efficace.
Seul hic, cette dégradation du verre (car c'est bien cela dont il est question) fait perdre en précision : l'image parait moins nette, les textes avoir été sur-lissés, y compris les tracés qui perdent souvent leur crénelage naturel -on peut aimer le rendu, mais c'est souvent contre-productif en illustration, car cela ne reflète pas le rendu sur un écran classique.
Paradoxalement, cette option est vendue aux professionnels de l'image, pour qui les taux de contraste, la netteté et la précision des éléments affichés ne doivent pas être sacrifiés pour quelques halos de lumière. Dès lors, la technique d'Apple semble plutôt inadaptée à ces corps de métiers... un comble !
Paradoxalement, ce traitement serait bien plus intéressant sur des tablettes d'entrée de gamme, destinées aux enfants et à but uniquement consultatif (films, notes, dessins...). Si vous ne travaillez pas dans l'image, l'option reste donc intéressante, même si les qualités apportées par la dalle OLED seront nettement amputées par cet effet nano-texturé.
A noter que l'iPad Air offre un traitement anti-reflet (comme l'iPad Pro classique), contrairement à l'iPad 10 qui est difficilement utilisable dehors. Une fois encore, à ces tarif, c'est assez étonnant.
Photo/Vidéo : l'iPad Pro garde quelques avantages
Surprise, l'iPad Pro M4 perd son capteur ultra-grand angle inédit sur les tablettes d'Apple, ce qui le replace au même niveau que ses petits frères -un comble à ce niveau de prix.
Je reste assez surpris de ce choix, d'autant que couplé au LIDAR, l'iPad Pro de précédente génération permettait de scanner facilement des pièces ou de prendre des images en plan large -très utile en architecture, et pour les métiers de l'immobilier.
Ici, pas de jaloux, chaque iPad propose un capteur assez similaire, 12MP, 4K, ƒ1,8. C'est bien suffisant pour scanner des documents, et prendre quelques photos ponctuellement et même des vidéos en bonne qualité.
L'iPad Pro se distingue toutefois par des capacités d'enregistrement en ProRes, mais qui utilise réellement une telle tablette pour filmer dans un format habituellement utilisé sur de gros boitiers professionnel ? Le capteur n'est absolument pas au niveau ! Autant utiliser l'iPhone, bien plus polyvalent avec ses trois focales.
Quant au LIDAR, s'il peut se montrer utile pour scanner des pièces, des objets ou réaliser quelques applications en réalité augmentée, il s'agit clairement d'un marché de niche. Par ailleurs, le LIDAR est également proposé sur l'iPhone, souvent plus facile à manier.
La caméra frontale est enfin placée sur le haut de la tablette en mode paysage, un correctif qui a pris son temps. Idéale pour le vision, Face ID et les selfies improvisés : vous arrêterez enfin de masquer le capteur avec le pouce, et vos correspondants seront ravis que vous les fixiez comme avec une webcam classique, sans avoir l'impression que vous regardez à côté.
A noter que toutes les versions proposent un ultra-grand angle, permettant d'avoir la fonctionnalité dite du Cadre Centré -la caméra va chercher automatiquement les visages présents devant la tablette. C'est assez pratique en visio, et cela permet aussi de resserrer le cadre dans les espaces confinés -en voiture par exemple.
Ici, l'iPad Pro est le seul à proposer Face ID, qui permet de payer, de déverrouiller la tablette et de s'identifier pour valider des réglages sur la tablette plusieurs fois par jour. Ne négligez pas cette fonctionnalité si vous passer des heures sur l'iPad : devoir placer son doigts sur le bouton principal, qu'on cherche souvent du mauvais côté, est une tannée au quotidien.
De facto, l'iPad Pro est aussi le seul à proposer un effet bokeh en façade pour les selfie ou les visio -même si d'autres applications savent s'en passer par voie logicielle.
De la stéréo très inégale
Bizarrement, Apple n'a pas doté l'iPad Air M2 de quatre haut-parleurs, comme sur l'iPad Pro.
En affichage portrait, la tablette se comporte donc comme un vulgaire iPad 10, avec un son mono et vertical, une limitation bien chiche sur un produit autour de 1000€.
L'iPad Pro est aussi le seul à proposer 4 micros et un enregistrement stéréo, ce qui n'est pas capital en soi, mais bien plus agréable pour améliorer la réduction des bruits ambiants. Si vous voulez vous enregistrer rapidement à la guitare devant la tablette ou faire un peu de voix-off, le rendu sera un peu meilleur, même si Apple parle abusivement d'une qualité studio que l'on ne peut décemment pas obtenir avec ce genre de capsule.
L'USB à trois vitesses
Sur la connectique, rien ne change, chaque iPad ne propose toujours qu'un seul port USB C, même si l'ajout d'un clavier permet de charger la tablette sans utiliser la fiche principale.
Et côté débit, c'est toujours la même histoire
- du Thunderbolt 4 (40Gbps) sur l'iPad Pro - de l'USB C à 10Gbps sur l'iPad Air - de l'USB 2 (480Mbps) sur l'iPad 10
En pratique, seul l'iPad 10 sera vraiment limitant. Transférer un fichier de 10Go prendra plusieurs minutes, contre quelques secondes sur les deux autres.
Utiliser un SSD sur un iPad Air ne posera aucun problème, la vitesse sera assez proche de l'iPad Pro, qui permet toutefois de doubler les débits les disques les plus rapides (1Go/s sur l'iPad Air, jusqu'à 3Go/s sur l'iPad Pro). Si vous désirez décharger des carte SD, photos et vidéos, mieux par contre vaut éviter l'iPad 10, dont l'USB 2 ne ramène à l'époque de l'iMac des années 2000.... Merci Apple.
L'iPad Pro garde l'avantage pour un usage avancé : il peut utiliser des docks Thunderbolt, les mêmes qu'avec un MacBook Pro M3. Cela permet de réaliser des transferts complets (copier une carte SD vers un SSD par exemple) de façon plus confortable et sans perte de débit. Vous pouvez aussi vous brancher en Ethernet au maximum de votre connexion fibre (10Gbps) tout en ayant encore de la bande passante pour le reste de vos accessoires et les écrans, chose impossible sur l'iPad Air.
Je ne sais pas si les clients de l'iPad ont réellement un usage sédentaire, mais Apple semble y croire lorsqu'on connecte la tablette à un écran. L'iPad Pro et l'iPad Air peuvent utiliser un écran (en mode étendu) jusqu'à 6K et 60Hz (comme le Pro Display XDR) sans aucune contrainte. Je trouve l'interface proposée par Apple (Stage manager) encore trop éloignée d'un Mac, surtout pour la gestion des fichiers, l'agencement des fenêtres et la productivité, mais l'on se rapproche quand-même un peu de macOS.
Sur l'iPad 10, on sera limité à de la réplication d'écran (format 4/3), jusqu'en 4K à 30Hz, juste assez pour afficher un film maladroitement sur un téléviseur ou faire un peu de monitoring. Apple bride assurément les possibilités de l'A14 Bionic, qui semble pourtant largement capable de faire mieux. Dommage, car avec de l'USB C, il est théoriquement possible d'envoyer de la 4K UHD assez facilement.
Le clavier, accessoire indispensable (ou pas)
Pas de jaloux, Apple propose un clavier maison pour chaque iPad :
Seul l'iPad Pro M4 peut gérer la nouvelle version, la faute à des aimants placés différemment. C'est malgré tout dommage que l'iPad Air M2 n'ait pas pu bénéficier de ce modèle, bien plus complet, il utilisera l'ancien Magic Keyboard, dont le tarif reste salé.
Apple propose enfin des touches de fonction complètes (son, luminosité...), un bouton ESC et surtout un grand trackpad avec retour haptique, similaire à celui d'un MacBook Air. Cela évite d'avoir constamment les doigts sur l'écran pour couper le son, lancer une recherche ou baisser un peu la luminosité.
J'aime beaucoup le toucher, avec un frappe discrète et très douce, on a réellement l'impression d'utiliser un clavier de MacBook. Il faudra toutefois revoir un peu ses écartements de doigts, qui diffèrent parfois, surtout sur le 11" où plusieurs touches ont été réduites en largeur.
A ce tarif (300€ pour la version iPad 10, 349€ pour l'iPad Air et 399€ pour l'iPad Pro M4 !), la somme a de quoi faire hésiter, d'autant que les compromis sont nombreux. Outre la masse totale (voir plus bas), la tablette est surtout déséquilibrée : le poids est principalement dans l'écran, ce qui génère un effet de bascule assez prononcé.
C'est encore plus présent sur la nouvelle version ! En effet, l'écran apparait nettement reculé, ce qui rend l'utilisation sur les genoux ou sur un lit presque impossible : la tablette part en arrière à la moindre pichenette à l'écran !
Comme je le dis souvent, si l'usage principal de la tablette est de taper au clavier, vous avez sans doute choisi le mauvais produit : un ordinateur classique est bien plus adapté à la frappe et à la bureautique en général.
N'hésitez pas à consulter le test complet du Magic Keyboard pour iPad Pro réalisé par Laurence, qui travaille toute la journée avec son iPad Pro.
De la puissance à revendre !
Nos trois tablettes se distinguent évidemment par la puce qui les anime :
• A14 Bionic pour l'iPad 10 • M2 pour l'iPad Air • M4 pour l'iPad Pro
Malgré toutes ces dénominations commerciales, le gap entre les différentes génération n'est pas toujours très perceptible. D'ailleurs, en mono-coeur, notre vieil A14 Bionic ne s'en sort pas si mal :
C'est surtout en multi-coeur (avec plusieurs applications lancées en parallèle) et évidemment en 3D que les puces M2 et M4 prennent le large : pour les jeux, le montage, les effets visuels... le GPU met une bonne claque à notre petite tablette, ce qui peut sembler paradoxal car l'iPad 10 sied très bien pour un usage purement ludique.
Qu'on se rassure, tous les titres récents tournent sur l'iPad 10, mais les exceptions fleurissent : les derniers Resident Evil Village, Resident Evil 4 Remake et Death Stranding exigent désormais une puce M1. Cela reste marginal, surtout pour du casual-gaming (les petits jeux rapides), mais un peu frustrant si l'on souhaite taquiner des titres AAA dignes des consoles de salon.
Chez les professionnels, la plupart des programmes requièrent également un ticket d'entrée à base de M1, c'est le cas de Resolve, de Final Cut Pro et de plusieurs fonctions de Logic Pro -qui semble toutefois moins gourmand.
Pour tout vous dire, je n'ai noté aucune différence notable à l'usage entre un iPad Air M1 et un iPad Pro M4 sur mes projets Final Cut Pro, sauf à multiplier les caméras et les effets -mais sur la tablette, il manque de nombreux plug-ins pour réellement s'adonner à des montages comparables à ceux que je réalise sur le Mac.
Sur le papier, l'arrivée de la puce M4 a surtout un intérêt marketing, faute de programmes permettant d'en tirer réellement parti. Rien ne dit que le prochain iPadOS ne sera pas capables d'en profiter ces prochaines années, mais vous avez le temps de voir venir. Je dirais qu'une puce M1 permet aujourd'hui d'être suffisamment serein pour profiter de toutes les applications professionnelles actuelles et à venir, évitez donc absolument les iPad Pro avec les dérivés de la puce A12.
Pour la mémoire, c'est un peu compliqué chez Apple : si vous optez pour un iPad Pro M4 de moins de 1To de SSD, Apple ne vous livre que 8Go, comme sur l'iPad Air M2. Les 16Go sont réservés aux versions dotées de 1 ou 2To, une aberration à ce niveau de prix qui a bien du mal à trouver une justification technique.
Sur l'iPad 10, les 4Go sont suffisants pour la plupart des tâches, de ce point de vue, Apple dimensionne assez bien sa mémoire et les développeurs ont plutôt tendance à se montrer économes.
Pas de WiFI 7 !
C'est la mauvaise surprise de 2024, le WiFi n'évolue presque pas sur les tablettes d'Apple :
• WiFi 6E sur les iPad Air M2 et Pro M4 • WiFi 6 sur l'iPad 10
Le WiFi 6E plafonnera à 1,5Gbps sur l'iPad, à condition d'être proche de la borne. C'est sans doute suffisant pour la plupart des usages, mais en pratique, on tournera souvent à 600Mbps si le signale est trop éloigné, tout comme... le WiFi 6.
Evidemment, il est toujours possible de connecter un dock Ethernet sur nos tablettes, mais ce n'est pas vraiment l'usage en mobilité. Il est surtout agaçant de voir qu'Apple arrive désormais dernier sur un segment dont elle était autrefois l'étendard du marché -rappelez vous de l'arrivée des bornes AirPort à l'époque !
Qu'on se rassure, au delà du gigabit, le WiFi est encore rarement limitant sur une tablette, mais le WiFi 7 semble quand-même plus fiable en terme de qualité de signal et de perte de débit lorsqu'on est à bonne distance des bornes. Si vous travaillez dans l'image, pouvoir envoyer des fichiers de plusieurs dizaines de Go -que ce soit en local via AirDrop ou dans le Cloud- reste assez poussif en WiFi 6x...
Mac ou iPad ?
Cette question pourrait faire l'objet d'un papier de 40 pages, tant elle revient régulièrement sur les forums et dans nos boites-mail.
Le choix d'une tablette est souvent guidé à tord par l'encombrement : lorsqu'on lui greffe un clavier (et un stylet), un iPad Pro 13" fait désormais le même poids et les mêmes dimensions qu'un MacBook Air 13" équivalent. L'avantage en matière de mobilité est donc tout relatif, sauf à se passer de cet accessoires pourtant jugé indispensable par les clients.
En revanche, si le dessin, la prise de note, la connectivité 5G ou à fortiori, l'intégration de capteurs photo et vidéo est indispensable à votre activité, l'iPad n'a pas réellement de concurrent sur le segment des ordinateurs.
Pour une utilisation majoritairement bureautique, même ponctuée de quelques films et jeux en ligne, préférez cette fois un Mac, d'autant qu'un MacBook Air M1 se trouve désormais sous les 1000€, contre pratiquement le double pour un iPad Pro + clavier ! Le confort d'un ordinateur (et de macOS) n'a pas d'égal si l'on passe sa vie sous Office, Photoshop et autres programmes initiés pour les ordinateurs classiques -avec clavier et souris.
Certaines activités, comme la programmation, l'émulation et surtout la compilation, n'ont d'ailleurs pas eu l'autorisation d'Apple pour être portées sur l'iPad : cela peut sans doute faire sourire certains, mais ne faites pas l'erreur de choisir une tablette si vous comptez utiliser Mathlab, xCode, 3DS, ArchiCAD/AutoCAD ou Eclipse, nombreuses sont les applications à ne pas être disponible sur la tablette.
Pour conclure
Alors, quel iPad acheter en 2024 ? Si vous été bien attentif à nos recommandations, vous devriez être en mesure de faire correctement votre choix.
L'iPad Pro est avant tout taillé pour ceux qui ont remplacé leur Mac par une tablette, et qui veulent limiter au maximum les compromis en terme de puissance, de périphériques, de qualité d'écran... Sans égaler le Mac sur les programmes classiques, il peut le surpasser pour des domaines comme l'illustration, le suivi de chantier, les VRP... Je reste persuadé que l'iPad ne doit pas toujours être comparé à un ordinateur, il doit aussi vivre sa propre vie pour des clients qui lui ont déjà trouvé une utilité sans égal.
A l'inverse, l'iPad est bourré de compromis ! Pas de Face ID, ni de ProMotion, un écran daté, un clavier d'ancienne génération... Il est certes moins cher que l'iPad Pro et permet désormais de profiter d'un écran de 13" pour 600€ de moins que la tablette haut de gamme, mais dès qu'on augmente le stockage, le prix s'envole...
En tout franchise, mieux vaut parfois regarder du côté des iPad Pro M1 ou M2 d'ancienne génération, plutôt que de choisir un iPad Air dernier cri. Si vous faites du dessin, de la photo ou de l'illustration, un iPad Pro M1 sera nettement plus intéressant qu'un iPad Air M2, même si vous n'avez pas toutes les fonctions offertes par le nouveau clavier ou le Pencil Pro.
Pour la plupart des gens, la bonne affaire de 2024 reste l'iPad 10 : pour un usage plus familial, ou même professionnel à côté d'un Mac, il devrait remplir 90% des besoins. Le remplacer d'ici 3 ou 4 ans, une fois que sa puce sera trop limitante, n'est pas un mauvais calcul financier, face à des iPad dont les tarifs sont de plus en plus élevés et qui finissent eux aussi par être obsolètes.
Je vous conseille tout de même de prendre la version 256Go, un investissement qui vous évitera de racheter une tablette dans 2 ans, faute d'espace suffisant pour les jeux, les films et photos de vos bambins.
Je vous déconseille en revanche cette tablette si vous désirez la connecter à un écran externe, utiliser des lecteurs de cartes SD ou des disques externes, que vous souhaitez vous mettre au dessin/illustration, réaliser du traitement photo/vidéo ou utiliser ponctuellement les applications très gourmandes (musique, montage...). Pour le reste, il fera largement l'affaire pendant encore 3 ou 4 ans a minima.
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