Les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine connaissent une nouvelle escalade, et Apple pourrait bien se retrouver visée par des mesures de représailles. Selon Bloomberg, Pékin envisagerait d’ouvrir une enquête antitrust sur l’App Store, en réaction aux taxes à l'importation émises par l’administration Trump.
L'escalade de la guerre commerciale
Avec la multiplication des annonces de l'administration américaine, la situation n'est pas prête de s'arranger et il faudra attendre quatre ans... Cette dernière a récemment introduit de nouveaux droits de douane visant les produits chinois. Ces taxes -bien que payées principalement par les entreprises et consommateurs américains- pourraient impacter la compétitivité des entreprises américaines. En réponse, la Chine a annoncé qu’elle prendrait des mesures de représailles économiques.
Parmi ces mesures, Pékin a déjà confirmé une enquête antitrust contre Google ou encore des restrictions sur les métaux rares indispensables aux produits techs. Par ailleurs, le ministère chinois du Commerce a ajouté la société mère de Calvin Klein et Tommy Hilfiger à sa liste des “entités non fiables”, ce qui pourrait restreindre leurs opérations en Chine.
Apple objet de toutes les attentions
Apple, bien qu’ayant déjà fait l’objet d’une enquête antitrust en Chine en mai 2024 –qui avait conclu à l’absence d’abus de position dominante– pourrait être une cible privilégiée. La Chine envisagerait ainsi une nouvelle enquête sur les pratiques de l’App Store, à commencer par la commission de 30 % sur les achats intégrés, un sujet déjà examiné précédemment et jugé conforme aux standards du marché (là c'est un peu la tarte à la crème vu que tout le monde le lui reproche).
Mais elle pourrait aussi se pencher sur les restrictions imposées par Apple sur les moyens de paiement tiers et de magasins alternatifs d’applications, une politique qui pourrait être perçue comme anticoncurrentielle par les régulateurs chinois.
L’enquête serait menée par l’administration chinoise en charge de la régulation du marché, qui serait en discussion avec Apple et les développeurs d’applications depuis la décision de mai 2024. A ce stade, ni Apple ni la Chine n’ont officiellement confirmé l’ouverture d’une telle procédure.
Un impact immédiat sur les marchés
L’annonce de cette possible enquête a immédiatement eu des répercussions sur la bourse. L'action d’Apple a chuté de presque 3 % à la suite de ces révélations, avant de se reprendre un peu (-2,2%).
De toutes les manières, la situation géopolitique et commerciale pousse Apple à revoir sa stratégie, ce qu'elle a déjà commencé à faire. La firme américaine a déjà bénéficié d’exemptions sur certaines taxes à l'importation sous la précédente administration Trump, mais elle n’a pas obtenu un traitement constant et pourrait être affectée par les nouvelles restrictions.
Face aux tensions sino-américaines, certains pays cherchent à tirer parti de la situation. L’Inde, par exemple, a réduit les taxes à l’importation pour attirer davantage de production de la part d’entreprises comme Apple. Cette stratégie vise à positionner le pays comme une alternative crédible à la Chine pour la fabrication de produits électroniques.
Si la Chine décide d’aller de l’avant avec cette enquête antitrust contre Apple, cela marquerait une nouvelle étape dans l’intensification du conflit commercial avec les États-Unis. Apple, fortement dépendant du marché chinois à la fois pour sa fabrication et ses ventes, pourrait être durement touché. Cette situation montre que la guerre commerciale ne se limite pas aux impôts douaniers, mais peut aussi s’étendre à des mesures réglementaires ciblées, menaçant directement les grandes entreprises technologiques américaines.