À l’occasion de la Journée mondiale sans téléphone portable, la ministre déléguée à l’Intelligence artificielle et au Numérique, Clara Chappaz, a relancé le débat sur l’encadrement des réseaux sociaux pour les jeunes. Elle a insisté sur la nécessité de réglementer leur usage, sans exclure une interdiction pour les moins de 16 ans, à l’image de l’Australie.
Vers une interdiction des réseaux sociaux pour les mineurs ?
Depuis plusieurs années, les autorités alertent sur les risques liés à l’exposition précoce aux réseaux sociaux : addiction, troubles du sommeil, cyberharcèlement ou encore impact sur la santé mentale. Les adolescents passent en moyenne trois heures par jour sur ces plateformes, un chiffre jugé préoccupant par de nombreux experts et responsables politiques.
Lors de son intervention, Clara Chappaz a réaffirmé la volonté du gouvernement d’encadrer ces usages, précisant que le problème ne venait pas des écrans en eux-mêmes mais de leur utilisation excessive et non contrôlée. Les écrans ne sont pas mauvais en soi, c’est l’usage que l’on en fait. Il faut que ces réseaux puissent suivre un certain nombre de règles qui sont les nôtres.
Interrogée sur une interdiction pure et simple des réseaux sociaux pour les moins de 16 ans, à l’instar de l’Australie, la ministre n’a pas écarté cette possibilité : Il faut regarder la question sans tabou et se dire quel est le cadre qu’on met. Je pense qu’il faut réfléchir à cette question et puis on aboutira très prochainement.
L’Australie, un modèle à suivre ?
La France n’est pas la seule à s’interroger sur la place des réseaux sociaux dans la vie des jeunes. Plusieurs pays ont déjà pris des mesures radicales. Ainsi, l'Australie : interdiction totale des réseaux sociaux aux moins de 16 ans depuis novembre 2023. La Norvège planche sur un projet de loi pour fixer un âge minimum de 15 ans. Enfin, l'Espagne travaille également sur une possible interdiction d'accès aux moins de 16 ans.
En France, une loi votée en juin 2023 instaure une majorité numérique à 15 ans, obligeant les plateformes à vérifier l’âge des utilisateurs et à obtenir l’autorisation parentale pour les moins de 15 ans. Toutefois, cette loi n’est toujours pas appliquée, ce qui pose la question de son efficacité face à la prolifération des contenus nocifs.
Un équilibre entre interdiction et éducation numérique
Plutôt qu’une interdiction stricte, Clara Chappaz insiste sur la nécessité d’accompagner et de sensibiliser les jeunes à un usage raisonné du numérique. Il faut que nous puissions accompagner et éduquer les moins de 16 ans à l’usage des réseaux sociaux. Le numérique est un outil formidable, il faut que nos enfants soient formés à l’utiliser.
L’enjeu est donc double : protéger les adolescents des effets néfastes des réseaux sociaux tout en leur donnant les clés pour en faire un usage responsable. La question reste entière : la France suivra-t-elle la voie de l’Australie ou misera-t-elle sur une approche plus pédagogique ? Une décision pourrait être prise dans les prochains mois...