Intel traverse une période compliquée, et visiblement, certains en profitent pour faire leurs emplettes. Selon The Wall Street Journal, Broadcom et TSMC étudient chacun de leur côté des rachats partiels d’Intel, ce qui pourrait mener à une scission historique du fabricant américain. L’idée ? Broadcom récupèrerait la division conception et marketing, tandis que TSMC s’intéresserait aux usines de production. Pour l’instant, rien n’est signé, et les discussions restent informelles. Mais le simple fait que ces géants du secteur y réfléchissent en dit long sur la situation d’Intel.
Intel en difficulté, les concurrents à l’affût
Depuis quelques années, Intel peine à suivre le rythme. Entre les pertes financières, la montée en puissance de concurrents comme AMD et Nvidia, et une stratégie industrielle qui a du mal à porter ses fruits, la société a perdu près de 60 % de sa valeur en bourse l’an dernier. Son activité de fonderie a enregistré une perte de 13,4 milliards de dollars en 2024, et l’ex-PDG Pat Gelsinger a été évincé après avoir échoué à remettre le groupe sur les rails. En réponse, Intel a lancé un vaste plan de réduction des coûts, avec la suppression de 15 % de ses effectifs.
Le timing de ces rumeurs d’acquisition n’a donc rien d’un hasard. Intel avait déjà commencé à séparer en interne ses activités de fabrication et de conception, une décision qui pourrait faciliter une éventuelle vente.
Un dossier qui inquiète Washington
Si TSMC mettait la main sur des usines d’Intel, cela ne plairait pas forcément aux autorités américaines. Le gouvernement Trump a déjà fait savoir qu’il était peu probable qu’il soutienne une prise de contrôle étrangère sur des infrastructures stratégiques aux États-Unis. Sauf que dans le même temps, l’administration encourage les investissements étrangers sur le sol américain, en particulier dans le secteur des semi-conducteurs. Une situation compliquée donc.
Intel a d’ailleurs été l’un des grands bénéficiaires de la politique de relocalisation initiée sous l’ère Biden, avec une subvention de 7,86 milliards de dollars annoncée en novembre dernier. Mais si l’entreprise ne parvient pas à redresser la barre, difficile de dire si ce soutien suffira à éviter une restructuration forcée.
Intel va-t-il rester maître de son destin ?
Un rachat partiel ou une scission d’Intel nécessiterait l’approbation des autorités américaines et pourrait prendre la forme d’un consortium avec des investisseurs privés. En attendant, Intel continue de réorganiser ses activités, avec une séparation progressive de ses divisions. Mais si ses difficultés persistent, il n’est pas impossible que l’entreprise doive céder une partie de son empire. Affaire à suivre donc.
