Nouveau coup dur britannique pour Apple. L’Autorité de la concurrence et des marchés (CMA) du Royaume-Uni vient de rendre son avis définitif : la firme de Cupertino doit garantir une concurrence libre et ouverte entre les navigateurs Web sur iPhone. Voila une décision directement inspirée des normes communautaires.
Tout a commencé dans l’Union européenne, lorsque les régulateurs ont jugé qu’Apple violait les règles de concurrence en imposant aux développeurs l’utilisation de WebKit, le moteur de rendu de Safari. Résultat : même les navigateurs tiers comme Chrome ou Firefox sur iOS n’étaient que des coquilles autour du même moteur, les empêchant d’offrir des fonctionnalités avancées ou de meilleures performances.
Sous la pression du DMA (Digital Markets Act), Apple a fini par céder. Depuis iOS 17.4, les développeurs peuvent désormais utiliser leur propre moteur Web et les utilisateurs ont le choix du navigateur par défaut lors de la configuration de leur iPhone.
Mais le Royaume-Uni a décidé d’aller plus loin et somme Apple de partager ses innovations concernant Safari. En effet, la CMA ne se contente pas d’exiger une ouverture aux moteurs tiers. Elle estime qu’Apple doit aussi partager les nouvelles fonctionnalités de WebKit avec les autres développeurs.
L’idée repose sur le partage obligé : si Apple ajoute une nouveauté à Safari (comme une amélioration de la vitesse de chargement ou une protection anti-tracking avancée), cette innovation devrait être immédiatement accessible aux autres navigateurs, pour éviter que Safari ne prenne l’avantage.
Apple crie au frein à l’innovation
Sans surprise, Apple n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué publié par Reuters, la marque défend son modèle, et n'en démord pas : il ne serait pas approprié d’exiger que les fonctionnalités iOS utilisées par Safari soient fournies gratuitement aux autres navigateurs. Le développement de ces technologies demande du temps et des ressources considérables.
Selon Cupertino, cette obligation nuirait directement à sa capacité à innover. Elle insiste sur le fait que l’impossibilité de monétiser ces avancées pourrait avoir un impact dissuasif sur l’innovation et conduire à une stagnation du développement web.
Une bataille loin d’être terminée
Cette nouvelle décision accentue les tensions entre Apple et les régulateurs britanniques et européens, alors que la marque doit déjà jongler avec les exigences du DMA.
Pour l’instant, aucune date de mise en œuvre n’a été fixée, mais la pression monte : les navigateurs tiers comme Chrome, Edge ou Firefox pourraient bientôt avoir accès aux avancées de Safari, forçant Apple à revoir sa stratégie sur iOS. Bref on attend de voir si Cupertino choisira de se conformer à cette nouvelle obligation ou de contre-attaquer au niveau juridique.