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Apple échappe à une lourde amende en Europe grâce à un revirement stratégique

Par Laurence - Publié le

Comme les rumeurs le pressentaient, l’Union européenne ne sanctionnera pas Apple pour non-respect des règles du Digital Markets Act, concernant le choix du navigateur Web sur iPhone. Après un premier ajustement jugé insuffisant, Cupertino a procédé à une seconde modification qui a convaincu Bruxelles. Cette décision lui permet d’éviter une amende qui aurait pu atteindre 10 % de son chiffre d’affaires mondial.

Apple Bruxelles Europe
©Mac4Ever 2025


Un premier changement insuffisant pour Bruxelles



Jusqu’à présent, Safari s'est imposé comme navigateur par défaut sur iPhone, même si les utilisateurs pouvaient en installer d’autres comme Chrome ou Firefox. Mais tous ces navigateurs tiers étaient contraints d’utiliser WebKit, le moteur de rendu d’Apple, limitant ainsi leurs fonctionnalités et leurs performances.

Face aux nouvelles exigences du DMA, Cupertino avait d’abord introduit la possibilité pour les utilisateurs de définir un navigateur par défaut autre que Safari. Mais ce changement n’a pas suffi aux yeux de la Commission européenne, qui estimait que Safari conservait un avantage déloyal, car il restait l’option par défaut pour les utilisateurs ne modifiant pas cette préférence manuellement.

Apple échappe à une lourde amende en Europe grâce à un revirement stratégique


Un revirement stratégique pour éviter la sanction



Contrainte d’en faire davantage, Apple a annoncé en janvier deux nouvelles mesures. Tout d'abord, elle a intégré un écran de sélection du navigateur lors de la première configuration d’un iPhone dans l’UE, permettant aux utilisateurs de choisir parmi une liste classée aléatoirement. Ensuite, elle a mis fin à l’obligation d’utiliser WebKit, offrant aux concurrents la liberté d’intégrer leurs propres moteurs de rendu.

Ces ajustements semblent avoir convaincu Bruxelles. Selon Reuters, la Commission européenne s’apprête à classer l’affaire dès la semaine prochaine, sans aucune sanction à l’encontre d’Apple. Cette décision devrait plutôt être bien perçue sur le plan des relations internationales, notamment avec les USA qui semble également dans une phase de réflexion sur les tarifs douaniers.

Mais ici, il n’y a pas à craindre d'amendes records et les pénalités prévues seraient bien plus légères, voire de principe. De quoi faire grincer des dents certains comme Daniel Ek -CEO de Spotify- qui accuse ouvertement Apple de jouer la comédie et dénonce une vraie farce avec une pseudo conformité aux règles européennes.

UE USA Donald Trump
©Mac4Ever 2025


Apple reste sous la menace d’autres enquêtes



Si cette décision règle un des litiges majeurs entre Apple et l’UE, l’entreprise reste dans le viseur de la Commission sur d’autres sujets. En particulier, les restrictions imposées aux développeurs pour rediriger les utilisateurs vers des moyens de paiement alternatifs continuent de poser problème. Une décision sur cette affaire devrait tomber prochainement et pourrait, cette fois-ci, coûter cher à Apple.

Dernièrement, la Commission européenne a aussi continué à imposer ses règles à Apple. C'est désormais l’interopérabilité des objets connectés qui est dans le collimateur de l'organe. Dans le cadre du DMA (Digital Markets Act), Bruxelles ordonne à la firme de garantir une meilleure compatibilité des montres connectées, écouteurs, stylets et autres accessoires avec l’iPhone et l’iPad, y compris lorsqu’ils ne sont pas estampillés Apple.

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