Le boycott des produits américains prend un peu d’ampleur en France, et vous imaginez bien pourquoi : essentiellement en réaction aux politiques commerciales de Donald Trump. Des marques comme Tesla, Coca-Cola ou McDonald’s sont particulièrement visées. Cette tendance, soutenue par une partie de la population, pourrait bien durer. Mais est-ce un vrai mouvement de fond, ou alors très anecdotique ?
Un mouvement qui prend de l’ampleur
Depuis début mars 2025, les appels au boycott des produits américains se multiplient en France. À l’origine de cette mobilisation, l’annonce par Donald Trump d’une hausse de 25 % des droits de douane sur les produits européens, ainsi que l’altercation médiatisée avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Un sondage Ifop, réalisé pour le site NYC.fr, montre que 62 % des Français soutiennent ces boycotts. Parmi eux, un tiers déclare avoir déjà cessé de consommer certains produits américains. Les motivations sont variées : opposition aux décisions politiques de Donald Trump, soutien à l’économie européenne ou simple volonté de privilégier des alternatives locales.
Difficile de boycotter les iPhone ou n'importe quel produit Apple quand on est habitué à la marque !
Les marques les plus touchées
Certaines marques américaines sont particulièrement visées par ce boycott. Les produits facilement remplaçables sont les plus concernés, en particulier les sodas comme Coca-Cola (48 % des boycotteurs), les chaînes de restauration rapide comme McDonald’s (44 %) et Starbucks (15 %).
Tesla subit également cette vague de boycott, avec une baisse de 45 % de ses ventes en Europe en un an, mais si cette baisse est probablement plus complexe à analyser. Elon Musk, propriétaire de Tesla et du réseau social X, est fréquemment cité pour son soutien affiché à Donald Trump, ce qui contribue à ternir l’image de ses entreprises en France et en Europe.
En revanche, les produits technologiques comme les iPhones ou les services de streaming comme Apple Music semblent relativement épargnés par le boycott. Il faut dire que se passer d’Apple, pour les utilisateurs habitués que nous sommes, et franchement engageant et délicat…
Des profils variés parmi les boycotteurs
Contrairement à d’autres mouvements de boycott souvent limités aux jeunes générations, celui-ci semble toucher un public beaucoup plus large. Selon François Kraus, directeur du pôle politique & actualités de l’Ifop, les seniors et les catégories socioprofessionnelles supérieures sont particulièrement impliqués.
Ces consommateurs, généralement mieux informés et moins dépendants des produits numériques, se disent prêts à éviter les marques américaines pour exprimer leur opposition aux politiques de Donald Trump ou pour privilégier les entreprises européennes.
L’étude montre aussi que les motivations divergent selon les tendances politiques : les électeurs de gauche évoquent principalement leur opposition au président américain, alors que ceux de droite agissent plutôt par patriotisme économique. Chacun trouve donc une bonne raison pour déclarer sa tendance au boycott.
Vers un boycott durable ?
Pour l’instant, les intentions de boycott sont là. Selon l’Ifop, 57 % des Français envisagent de cesser d’acheter des produits américains dans les mois à venir. Mais il est encore trop tôt pour évaluer l’impact réel de ce mouvement sur les ventes des entreprises concernées, et il y a souvent un gouffre entre l’intention de vouloir boycotter, et le fait de passer vraiment à l’action, au risque de bouleverser ses habitudes de consommation.
Vous vous positionnez comment vous sur cette question ? Dites-nous tout en commentaires.
