Elon Musk quitte le département de l’efficacité gouvernementale à la veille de l’échéance légale. Faibles économies, critiques internes et fiascos techniques précipitent son départ. Il promet de se recentrer sur Tesla, X et SpaceX, en retrait de la politique mais toujours influent à Washington.
Un départ avant l’échéance, sur fond de crise
Elon Musk s’est retiré officiellement du DOGE, le Département de l’efficacité gouvernementale lancé par Donald Trump, juste avant l’échéance du 28 mai qui aurait imposé transparence financière et contrôle parlementaire. Une sortie minutieusement calée, annoncée dans la foulée d’une panne massive du réseau social X. Officiellement, il retourne à ses priorités industrielles : Tesla, SpaceX, et xAI. Officieusement, il quitte un projet en perdition, sans résultats probants. Ce retrait arrive dans un contexte tendu, alors que les ventes de Tesla sont en chute, que X accumule les dysfonctionnements et que les promesses du DOGE n’ont pas été tenues.
Promesses non tenues et tensions internes
Musk promettait 1 000 milliards de dollars d’économies sur le mandat Trump. Le bilan est bien différent : entre 150 et 170 milliards auraient été identifiés, mais souvent au prix de coupes abruptes dans l’aide internationale et de licenciements massifs dans l’administration. Ces mesures n’ont eu quasiment aucun effet macroéconomique selon plusieurs économistes. À Washington, Musk s’est aussi mis à dos une partie du cabinet Trump, avec qui les tensions étaient constantes. Donald Trump lui-même a fini par le désavouer à la mi-avril, en limogeant un responsable fiscal nommé par Musk.
Musk relance Tesla, xAI et SpaceX
Dans sa déclaration, Musk évoque un retour à ses fondamentaux : nuits sur les canapés de bureaux, relance de la production Tesla, lancement de la fusée Starship et développement de l’IA via la fusion X/xAI. Il annonce vouloir réduire son rôle politique, après avoir injecté plus de 250 millions dans la campagne républicaine. L’objectif affiché est clair : restaurer la santé de ses entreprises, à commencer par Tesla, dont le conseil d’administration cherche discrètement des alternatives à sa direction.
Maintenant soyons clairs, même en retrait, Musk reste proche du pouvoir. Il conserve une influence sur les élus républicains, et il est encore consulté sur les questions d’intelligence artificielle et d’innovation technologique. La mission du DOGE devrait continuer, du moins officiellement, sans lui. Mais l’élan est rompu, et la structure perd son visage le plus emblématique. Musk rejoint de fait la longue liste des entrepreneurs persuadés de pouvoir réformer l’État comme une start-up. Il quitte la scène politique discrètement, et plutôt affaibli.