Nous avons publié ce matin un article relayant le lancement d’une nouvelle chaîne CNEWS. Pour relayer cette annonce, le choix a été fait d’être neutre dans le traitement de l’info. Ce traitement neutre a généré une avalanche de commentaires hallucinants, parfois violents et extrêmes. Je vous propose de revenir un moment sur la problématique que pose ce genre de sujet dans une rédaction comme la nôtre.
Le choix du sujet
La première question qui se pose parfois, c’est la celle des choix des sujets. Nous avons une force chez Mac4Ever, c’est que chaque rédacteur est libre de traiter un sujet ou non. Nous échangeons tous les jours, tous ensemble, parfois nous nous suggérons des sujets, mais aucun ne nous est interdit. Et c’est une force.
Depuis un bon moment, nous avons décidé d’élargir notre ligne éditoriale, et nous assumons aujourd’hui de parler de tout. Donc oui, nous parlons toujours majoritairement d’Apple et de nouvelles technologies, de voitures électriques (et plus largement d’automobile), mais aussi de culture, de science, et parfois… de sujets avec une forte consonance politique. Ça arrive.
La question de la neutralité
Maintenant se pose la question de notre neutralité. Sur certains sujets, nous sommes parfois très neutres et très factuels, parce qu’à ce moment-là, sur ce sujet-là, nous considérons que la neutralité a du sens. C’est le choix qui a été fait ce matin avec ce sujet sur CNEWS+. Relayer simplement l’information. Parce qu’à ce moment-là, au moment de rédiger ceci, il a été considéré que le sujet n'avait pas nécessairement obligation d'être traité sous un angle politique.
Les questions soulevées par la ligne éditoriale de CNEWS ne sont pas nouvelles, et ça n’est pas l’information que nous avons voulu redonner ce matin, mais simplement une donnée purement factuelle sur le lancement de ce nouveau média. C’est l’angle qui a été choisi, et pour tout vous dire, si un autre rédacteur ou une autre rédactrice avait traité ce sujet, l’angle aurait pu être tout autre.
Pourquoi ? Parce que certains d’entre nous ont parfois envie d’être plus polémiques, parfois, ou à d’autres moments plus posés. Tout ceci se vit aussi en fonction de l’ambiance et de l’actualité globale, il n’y a pas de règle particulière.
Le choix de traiter le sujet ou non entre aussi en compte. Typiquement aujourd’hui, moi, je n’aurais pas traité ce sujet. Et peut-être que dans une semaine, oui je l’aurais traité, de manière très engagée, ou très neutre.
Tout est politique, TOUT
Maintenant je vais vous donner mon avis, que je défends régulièrement en commentaire quand parfois, certains d’entre vous commentent pourquoi vous parlez de ça ? laissez la politique de côté : absolument tout est politique.
Quand on décide d’acheter un iPhone plutôt qu’un Samsung, on fait aussi, inconsciemment ou non, un acte politique. Quand on évoque Donald Trump, Elon Musk, et tous les autres grands patrons de la tech, on se rend compte instantanément que tout se mêle, et que oui, l’industrie, le marketing, la communication, tout est politique. Les taxes, les subventions, les tensions internationales, les guerres, tout impacte les marchés de l’informatique, de la téléphonie, de l’automobile. Et qui dit politique dit choix.
Le traitement de ces informations dans leur globalité rend de fait chaque approche politique. Vous pouvez donc considérer qu’il est vain de nous dire d’arrêter de parler de politique, car même quand je fais le test d’une coque d’iPhone chinoise sur Mac4Ever, je fais un choix politique, celui de parler d’un produit fabriqué dans un pays commercialement en guerre avec le reste du monde, fabriqué dans des usines qui ne respectent pas les normes qui régissent notre propre vie économique, et en provenance d’un pays au régime politique qui n’a rien à voir avec le nôtre.
Une fois ceci dit, vous pouvez me répondre traiter CNEWS avec une forme de neutralité, c'est aussi politique. Vous aurez raison, mais tout est aussi une question de mesure et de contexte. Si nous traitions quotidiennement ce type de sujet avec neutralité, ou même avec complaisance, vos attaques pourraient se comprendre.Mais ça n'est pas le cas. Quand c'est ponctuel, et que c'est équilibré sur le prisme politique, il faut peut-être se détendre un peu. Nous ne passons pas nos journées à parler avec complaisance ou animosité de Pascal Praud et de ses comparses, loin de là.
Sommes-nous de gauche ou de droite ?
Beaucoup de rédactions ont une couleur politique, c’est indéniable. Même nos confrères des sites tech français ont une couleur politique. Et tous passent leurs journées à se faire taxer d’extrémisme de gauche ou de droite, de wokisme ou de fascisme, dans leurs commentaires et sur leurs réseaux sociaux. C’est habituel. Et nous ?
Et bien nous aussi bien sûr, vous le voyez, et pour être très clair avec vous, politiquement, nous sommes totalement fragmentés. Certains parmi nous sont clairement de droite, d’autres très à gauche, et certains sont d’une neutralité remarquable. Et c’est assez génial, parce que justement, ça nous donne un vrai équilibre.
Même si nous avons parfois des idées et des opinions politiques, nous sommes aussi journalistes et pigistes, et nous savons faire la part des choses pour distribuer l’information et nos opinions d’une manière mesurée et équilibrée. Et c’est clairement parce que nous sommes en réalité équilibrés et mesurés, que les plus radicaux de nos lecteurs sont parfois agacés. Tant mieux, si on se fait engueuler de tous les côtés, c’est peut-être aussi parce que nous ne versons dans aucun extrémisme.
Et vous ?
Et bien vous aussi, vous êtes de vrais humains. Parfois franchement à droite, parfois franchement à gauche, parfois franchement saoulés de lire nos avis tranchés ou de lire les commentaires de ceux qui ne pensent pas comme vous. De vrais humains en fait, et probablement très français. Si on fait abstraction des quelques bots russes qui pullulent parfois ici et là (oui on vous voit). Globalement on vous laisse parler, on vous laisse vous affronter, on vous laisse nous secouer, tant que vous faites tout ça avec respect. Mais ça n’est pas toujours le cas, on y reviendra.
Avoir une opinion, parce que nous ne sommes pas des IA
Depuis quelques années, et de plus en plus violemment ces derniers mois, l’IA prend une place de plus en plus importante dans nos quotidiens, et bien sûr sur le Web. Les produits sont optimisés avec de l’IA, les communiqués de presse générés par IA, les visuels qui les accompagnent générés par IA, et tout ceci nous arrive pour qu’on vous le resserve. Donner notre avis, notre approche, notre ressenti, nos expériences, en tant qu’humains clairement identifiés, c’est notre force.
Quand Didier vous explique en vidéo clairement, face cam, pourquoi la charge de cette voiture pose problème, ou pourquoi le Wi-Fi de ce MacBook est foireux, c’est un humain qui vous parle. Savoir que cet humain a des opinions, des idées, des passions, des agacements ou des sujets qui lui font plaisir, c’est une force.
Quand vous lisez un avis qui vous agace sur nos articles, parce que vous le trouvez trop tranché ou trop politique, posez-vous la question de savoir si vous préférez ça, aux réponses aseptisées d’une IA. À titre personnel, je préfère 1000 fois lire un avis qui me rend dingue politiquement, avec lequel je ne suis pas d’accord, mais écrit par un humain qui a une expérience d’humain et une réflexion d’humain, que par une IA.
Se détendre un peu
Tout ça pour en venir là. Nous ne sommes pas votre parlement, nous ne sommes pas votre maman, nous ne sommes pas la police ou un parti politique. Nous ne vous obligeons pas à lire tous nos articles, sur tous les sujets, et à être ok avec nous à chaque fois. Notre manière de traiter l’information, qu’elle soit neutre ou non, ne devraient pas vous mettre dans un état tel que vous en devenez violent, menaçant, ou vous-mêmes problématiques.
Continuez à ne pas être d’accord avec nous, ou à l’être, mais s’il vous plaît, faites-le avec un peu de détachement et de respect. Il n’est pas nécessaire d’insulter votre interlocuteur pour lui signifier que vous n’êtes pas d’accord avec ses propos, ou avec son traitement de l’information.
