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STMicroelectronics : les tensions montent entre Rome et Paris

Par Laurence - Publié le

Les relations se tendent entre le gouvernement italien et la direction de STMicroelectronics. Alors que l’entreprise franco-italienne traverse une période délicate, avec un chiffre d’affaires en recul de 23 % en 2024, le ministère italien de l’Économie semble prêt à en découdre.

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L’Italie veut peser dans la gouvernance de STMicroelectronics



Actionnaire du groupe à hauteur de 14 %, à parts égales avec l’État français via Bpifrance, Rome menace désormais de faire usage de son droit de veto sur des décisions stratégiques à venir. Selon le quotidien économique italien Il Sole 24 Ore, le gouvernement italien ne cache plus son mécontentement à l’égard du CEO Jean-Marc Chéry, dont la gestion est pointée du doigt après la chute des résultats du groupe.

En effet, STMicroelectronics, acteur clé du marché des semi-conducteurs, subit de plein fouet le ralentissement de la demande mondiale et la concurrence accrue, notamment venue d’Asie. Cette pression italienne pourrait raviver les tensions entre Rome et Paris, alors que les deux pays sont censés collaborer étroitement sur la stratégie industrielle du groupe.

STMicroelectronics : les tensions montent entre Rome et Paris


Un enjeu industriel et politique



Le durcissement du ton italien survient alors que des décisions importantes doivent être prises au sein du conseil d’administration. L’Italie pourrait exiger un changement de gouvernance, voire une réorientation stratégique plus conforme à ses intérêts nationaux. Car STMicroelectronics est un pilier technologique majeur en Europe, particulièrement dans le contexte du Chips Act européen visant à réduire la dépendance aux semi-conducteurs asiatiques et américains.

Ce bras de fer s’inscrit aussi dans une volonté plus large de Rome de défendre ses fleurons industriels. L’Italie a déjà montré par le passé qu’elle n’hésitait pas à intervenir directement dans la gestion d’entreprises jugées stratégiques, notamment en s’opposant à des prises de contrôle étrangères ou en exigeant une meilleure prise en compte des intérêts nationaux.

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STMicroelectronics sous pression, quelle suite ?



Dans ce contexte, les prochaines semaines seront cruciales pour l’avenir de STMicroelectronics. Le conseil d’administration du groupe pourrait devenir le théâtre d’un affrontement franco-italien, avec une possible remise en cause du leadership actuel.

Dans ce contexte, Bpifrance et l’État français pourraient choisir de jouer la carte de l’apaisement ou entrer dans une logique de confrontation avec Rome. Une chose est sûre : la gouvernance de STMicroelectronics est désormais sous haute tension, et toute décision prise dans les prochains mois pourrait avoir un impact majeur sur l’avenir du groupe.